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qu’au sixième ou au septième mois, & en faire des chapons ou des poulardes. On auroit alors à choisir pour l’engrais, entre des volailles de tout âge & de toute espèce. On se décideroit sur les circonstances de la saison & du meilleur débit ; mais quand l’établissement sera monté, on s’arrangera toujours pour vendre, tous les mois, à peu près autant de pièces que le couvoir en fournit par couvée.

Enfin, au bout de six à sept mois tous les poulets de la première couvée doivent être disparus, & ainsi des autres successivement. Les plus vieux, en aucun temps, ne doivent jamais beaucoup passer cet âge. Si même on en réservoit quelques-uns pour devenir poules ou coqs, les six mois révolus, il faudroit les loger séparément, & leur ôter toute communication avec la jeune volaille qui fait le fond de l’établissement.

La volaille qu’on n’engraissera pas, rapportera moins, mais elle se vendra toujours. Il vaudroit mieux débiter en poulets, c’est-à-dire, dans le troisième mois, les volailles qu’on ne voudroit pas engraisser ; elles consommeroient moins, & feroient par conséquent plus de profit. On s’arrangera cependant de manière que les mues ne manquent pas à la volaille qu’on jugera propre à l’engrais : le débit en sera toujours plus avantageux.

On pourroit transporter commodément la volaille qu’on auroit à vendre, dans une sorte de poulailler dont la Figure 11, représente une partie.

Ce poulailler est porté sur deux roues, & il a deux brancards comme les charrettes ordinaires ; il est formé de chaque côté dans sa longueur, d’une dizaine de rangs de loges parallèles AA. Les deux derniers rangs inférieurs peuvent tomber au dessous des brancards. On pourroit aussi suspendre cette voiture sur des soupentes, afin d’en rendre le mouvement plus doux.

Les loges sont séparées entr’elles, par un treillage d’osier BB, assez serré pour que des poulets ne puissent passer la tête au travers. Le fond de chaque loge est muni d’une planche mince D, posée sur le treillage qui sépare la loge inférieure de la supérieure, comme dans les murs ; mais la porte P est d’osier, à claire-voie. Cette porte est attachée au haut de chaque loge, par des charnières en osier cc, & elle se ferme par en bas, au moyen d’un petit bâton passé par un anneau de fer r qui entre dans la porte.

Les loges AA de ce poulailler sont plus grandes que celles des mues que nous venons de décrire. Elles ont un pied de large, 18 pouces de profondeur, & 8 de hauteur. Cet espace suffit pour contenir quatre à cinq pièces de volaille.

Selon les dimensions qu’on vient de voir, le poulailler ou la sorte de charrette qu’il forme, auroit en total 5 pieds de long sur 3 de large, & 7 de haut, environ : elle pourroit voiturer quatre cents pièces vivantes, à quatre par loge, & cinq cents, si on en mettoit cinq dans chaque loge.

Ce poulailler donneroit la facilité d’amener la volaille des provinces assez éloignées ; elle y seroit comme dans une mue. On établiroit sur les crochets II, une planche mince HH qui porteroit des augets NN, qu’on auroit attention de garnir de pâtée