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semblable à la première : il seroit cependant convenable qu’elle fût un peu plus spacieuse ; qu’elle eût, par exemple, trente pieds de long sur quinze de large.

Le traitement des poulets dans le sevroir, est à peu près le même que celui qu’ils ont reçu dans la poussinière. Il est cependant à propos, sur-tout à la fin du second mois, de les tenir plus long-temps à l’air, pour les y accoutumer & pour les rendre moins sensibles à ses influences. Il faut aussi diminuer peu à peu la chaleur de leur étuve, & leur ôter les mères le plutôt qu’il est possible, sans les incommoder.

Ce n’est que dans les temps très froids, que les mères artificielles sont utiles aux poulets du second mois. Quand les nuits sont tempérées, on peut, sans inconvénient, les leur retirer. Peut-être même qu’en renforçant un peu la chaleur durant les nuits froides, on pourroit se passer tout-à-fait de mères dans le sevroir. Si elles y étoient nécessaires, il en faudroit environ une vingtaine, d’après les conditions qui ont été détaillées ci-dessus. On donneroit seulement à ces mères un pied d’élévation.

Dans les derniers jours du second mois, on peut donner la liberté aux poulets du sevroir ; ils n’exigent plus alors d’autres soins qu’on prend ordinairement de la volaille. Quand la saison le permet, on les lâche toute la journée dans un enclos où ils trouvent des fumiers à gratter & de l’herbe à paître.

On a l’attention de leur ménager un abri où ils puissent se retirer pendant la pluie & le trop grand soleil. Un toit des plus simples, appuyé contre une muraille, sera suffisant. On y tendra de haut en bas, un grand nombre de petites perches carrées, afin qu’ils puissent s’y jucher & s’y reposer.

C’est auprès de ce toit que deux ou trois fois par jour on rassemblera la volaille, pour lui jeter du grain & tout ce qu’on voudra lui donner, comme racines & herbes potagères, fruits de rebut cuits ou crus, &c. ; elle y trouvera de l’eau nette dans des espèces d’auges de pierre peu profondes : on distribuera aussi quelques-unes de ces auges dans l’enclos : on aura soin de renouveler l’eau, & de la tenir toujours pure.

Si l’enclos étoit assez spacieux, on feroit bien de le séparer en deux parties, afin d’en laisser reposer une pendant que la volaille gratterait & fourragerait l’autre.

Le toit dont nous venons de parler, pourroit servir d’asile à la volaille, même pendant la nuit, au moins pour la plus grande partie de l’année, pourvu qu’il fermât bien & qu’il fût inaccessible aux animaux nuisibles ; mais indépendamment de ce toit, il faudroit avoir, pour l’hiver, une sorte de grange bien close, dont on feroit un poulailler assez vaste pour retirer toute la jeune volaille.

Si la saison est trop rude, lorsque les poulets du second mois doivent sortir du sevroir ; alors, durant une partie du troisième mois & jusqu’à ce qu’ils soient assez forts, on les loge dans une troisième étuve qui a aussi son promenoir particulier.

À la fin du troisième mois on pourra commencer la vente des poulets. La manière dont ils auront été élevés, les aura fortifiés & mis