Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/675

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les mères ne sont fermées latéralement que par des peaux d’agneau pendantes RR, & clouées seulement par le haut sur le bord des châssis horizontaux. Les poulets ont toujours, par ce moyen, une sortie libre de tous côtés, quand ils se trouvent mal à leur aise ; & il n’est pas à craindre qu’ils se pressent au point de s’étouffer.

Les mères artificielles se posent à terre sur les montans MM, qui leur servent de pieds. On garnit le fond de la supérieure & de l’inférieure, d’un lit de paille froissée dans les mains, laquelle fait la lisière des poulets.

On range les mères le plus près du poêle qu’il est possible, en les isolant toutes néanmoins, afin que les poulets puissent en sortir & y rentrer librement de tous côtés.

Il faudroit environ quinze mères comme celles qui viennent d’être décrites, pour loger 3000 poulets dans la poussinière ou première étuve.

La chaleur, sans les mères suffisamment remplies de poulets, va pour l’ordinaire de 24 à 25 degrés en toutes saisons.

La plus grande propreté doit régner dans l’étuve. On étend sur son plancher un lit de sable de rivière de trois à quatre pouces d’épaisseur ; on balaie tous les jours ce sable, & l’on racle pareillement avec une ratissoire à la main RM, Figure 3, les ordures qui pourroient s’être arrêtées sur les mères, & dans tous les endroits où les poulets se sont posés.

On établit en tout temps dans l’étuve une circulation d’air plus ou moins considérable, selon la saison. On y peut aussi pratiquer de temps à autre, des fumigations d’herbes odorantes, mais communes.

On ménage, au midi, un petit enclos attenant l’étuve, lequel sert de promenoir aux poulets ; c’est-là qu’ils vont courir & s’ébattre lorsqu’il fait un rayon de soleil & que le temps le permet.

On sert, deux fois par jour, aux poulets de la poussinière, une pâtée composée de farine d’orge moulue grossièrement, c’est-à-dire, seulement concassée, & d’une quantité égale de pommes, de terre ou de citrouilles cuites. Outre cela on a soin de tenir en tout temps leurs augets garnis de quelques graines, racines, herbes, &c., tantôt cuites, tantôt crues, pour qu’ils puissent manger dans les intervalles, quand ils en ont envie.

L’eau de la colonne peut servir à faire cuire les différentes mangeailles destinées aux poulets. On a, pour cet effet, un panier d’osier, fort serré, de dix pouces de diamètre, & d’environ trois pieds de haut ; ce panier, est surmonté à son extrémité supérieure par une anse à laquelle on attache une corde ; au moyen de cette corde on descend & on remonte le panier dans la colonne : on met dans ce panier les grains & autres mangeailles qu’on veut faire cuire.

Pour concilier la propreté avec l’économie, on sert aux poulets leurs différentes mangeailles dans des augets de fer blanc ou de terre cuite AA, Figures 6, 7, d’un bon pied de long, sur trois à quatre pouces de large, & quinze à dix-huit lignes de haut : ils ont, à l’une de leurs extrémités, un petit anneau E, qui se meut dans une sorte de charnière ou il est engagé.

On met bout à bout deux de ces augets dans une espèce de petite