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de l’insertion du tube dans la plume. On ôte où l’on ajoute du mercure, jusqu’à ce qu’il soit à peu près parvenu a cette hauteur.

Il faut être attentif à saisir le point de la plus basse descente du mercure, laquelle se manifeste communément au bout de 15 à 18 heures : car, passé ce temps, le mercure remonte à cause de l’eau qui s’introduit dans l’intérieur de la plume, & qui repousse le mercure. Ainsi donc, quand le mercure commence à remonter au dessus du point qu’on a marqué comme le maximum de la descente, on retire les hygromètres de la glace.

On abrège beaucoup l’opération dont nous venons de parler, en tenant deux ou trois jours les hygromètres à la cave, ou en les plongeant cinq ou six heures dans l’eau, avant de les mettre à la glace.

Le point de la glace fondante étant déterminé, il ne s’agit plus que de trouver un autre point fixe, pour en faire le supremum de l’échelle, comme la glace fondante en a déterminé l’infimum. M. de Luc n’a point indiqué de point semblable, & l’on peut dire que c’est à peu près la seule découverte importante qu’il ait laissé à faire.

L’Auteur, dont nous analysons le mémoire, prend pour le point sur suprême de son échelle, l’effet de la poule couvante sur l’hygromètre.

Selon sa méthode, après que l’hygromètre a été retiré de la glace, & qu’il est revenu à son état naturel, on le passe horizontalement par une fente du panier ou l’on a mis couver la poule. Il faut que la plume de l’instrument soit au centre du nid, & couverte exactement par le corps de la poule. Au bout de vingt-quatre heures environ, on assujettit un fil ciré à la hauteur du mercure dans le tube. On réitère trois ou quatre fois l’observation, & jusqu’à ce qu’on se soit bien assuré du maximum de l’ascension du mercure ; alors on retire l’hygromètre, on l’observe verticalement, & sans perdre un instant, on fixe le fil, ou même on fait un petit cran sur le tube avec une pierre à fusil, au point où l’on voit le mercure.

Quand on a déterminé ces deux points, on place l’hygromètre sur la monture qui est des plus simples ; ce n’est autre chose qu’une petite planche de sapin évidée à jour selon toute la hauteur de la plume P e & qui a une petite rainure c c, où se loge le tube.

On pose sur la planchette le terme o, au point de la plus basse descente du mercure, à la glace fondante, & l’on divise en 33 parties égales, ou degrés, l’espace compris entre ce terme & celui de la poule couvante, en sorte que ce dernier terme réponde au 33e degré sur l’échelle, qu’on prolonge à volonté au-dessus & au-dessous de ces deux termes fondamentaux.

On met le terme supérieur de l’échelle à 33 degrés, parce que l’observation prouve que ce degré est aussi celui où la poule couvante fait monter le thermomètre de Réaumur, quoique l’usage soit de placer ce degré au  ; par-là les échelles des deux instrumens deviennent comparatives & proportionnelles, comme on va le voir dans un instant.

On place, à côté de l’hygromètre & sur la même planchette, un thermomètre de Réaumur, par la raison