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Quand le tuyau de plume P e est ainsi préparé, on y adapte un tube de verre ST, bien calibré, semblable à ceux des thermomètres. Ce tube est un peu évasé par le bas, dans son épaisseur. Il doit entrer assez juste dans la plume, & y être inséré de 4 à 5 lignes ; avant de l’y introduire, on en enduit les bords extérieurs avec le mastic des marbriers, auquel on mêle un dixième de cire vierge, & un peu de térébenthine. Outre la couche de mastic dont on enduit les bords du tube, après l’avoir fait chauffer sur des charbons, on en met encore une espèce de petit bourlet de ligne d’épaisseur & de 3 ou 4 lignes de hauteur, à l’endroit où le tube de verre entre dans la plume.

Ce tube de verre ST peut avoir 10 à 12 pouces de longueur, & depuis un quart jusqu’à un tiers de ligne de diamètre intérieur. Si le diamètre du tube étoit moindre, le mercure s’attacheroit par petits globules aux parois du verre, & la colonne de mercure ne seroit pas continue ; s’il étoit beaucoup plus grand, la marche de l’instrument pourroit ne pas paroître assez sensible.

L’extrémité supérieure du tube est terminée par un petit renflement ou olive S.

L’instrument étant ainsi disposé, on le remplit de mercure bien purifié, jusqu’à moitié à peu près du tube.

On a grand soin de faire sortir les bulles d’air qui pourroient se trouver dans l’intérieur de l’instrument. Pour y parvenir, on le tourne circulairement avec rapidité ; & on le tient verticalement d’une main, pendant qu’on frappe à coups pressés le bras avec l’autre, ou sur le genou. On frappe ainsi, jusqu’à ce qu’on n’aperçoive plus de bulles d’air à la surface intérieure de la plume. On introduit, comme pour les thermomètres à mercure, un crin de cheval dans le tube, pour faciliter la descente du mercure.

L’hygromètre ainsi chargé, se met dans de la glace pilée & fondante : on l’y plonge jusqu’au mastic T, avec la précaution d’insérer les plumes dans de petits tuyaux de fer blanc A C, Figure 2. Ces tuyaux ont 30 à 32 lignes de haut, & environ 6 de diamètre. Leur fond C est fermé, & l’on soude en dedans, sur la pièce qui le forme, un petit cercle de fer blanc destiné à recevoir le bout e de la plume. L’orifice supérieur du tuyau se ferme par le rapprochement de deux petites pièces de fer blanc mobiles BB, au centre desquelles la plume se trouve engagée par le haut. Ces tuyaux sont percés latéralement de petits trous t t t qui laissent entrer l’eau, mais non les glaçons, lesquels, en s’appliquant sur la plume, la mouilleroient moins que l’eau même.

Le vase où l’on met la glace pilée, doit avoir dans son fond un robinet par lequel on fait écouler une partie de l’eau, quand on veut renouveler la glace. On pourroit souder au fond du même vase, plusieurs tuyaux semblables à ceux que nous venons de décrire.

On marque sur le tube de l’hygromètre, avec un fil gommé, ou un petit cran, le point le plus bas où se fixe le mercure. Il est bon que ce point tombe à 15 ou 18 lignes