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toutes les circonstances d’humidité. Mais cette maladie étant particulièrement connue, en médecine vétérinaire, sous le nom de pourriture, nous nous proposons de traiter au long de ses causes, de ses signes, & des observations à faire sur la manière de la combattre. (Voyez Pourriture). M. T.


HYGROMÈTRE[1]. Les Physiciens jouissent enfin de cet instrument qu’ils ont si long-temps désiré. M. de Luc, citoyen de Genève, en doit être regardé comme le premier inventeur. Il a consigné sa découverte dans un mémoire présenté à la Société Royale de Londres, en 1773. Ce mémoire se trouve dans le Journal de Physique, année 1777, mois de mai & de juin.

L’hygromètre de M. de Luc consiste essentiellement dans un tuyau mince, ou cylindre creux d’ivoire, de 2 pouces 8 lignes de long, & de lignes de diamètre, auquel il adapte un tube de verre semblable à ceux des thermomètres. Ce tube a lignes de diamètre intérieur, & 14 pouces de long. Il faut voir les détails de la construction de cet instrument, dans le mémoire même de M. de Luc.

Le plus grand inconvénient de cet hygromètre, c’est que la fabrication en exige beaucoup de dextérité, ce qui le rend d’un usage moins commun. M. de Luc a pourvu lui-même à cet inconvénient, en indiquant de substituer des tuyaux de plumes à écrire au cylindre d’ivoire.

Plusieurs, physiciens sont partis de ce principe, & ont construit des hygromètres dont le corps, ou la partie principale & agissante, est formé d’un tuyau de plume. Nous allons donner un précis de la fabrication & de l’usage de l’hygromètre à plume, proposé par M. l’abbé Copinau, dans le Journal de Physique, mai 1780.

On choisit chez un marchand de plumes en gros, dans les paquets d’un sol, des plumes d’oie à écrire ; On prend celles qui paroissent les plus saines & les plus égales, tant pour la hauteur que pour le diamètre du tuyau. Les plumes de cette espèce ont communément 34 ou 36 lignes de haut, & environ 3 lignes de diamètre moyen : elles pèsent de 8 à 10 grains.

On coupe le tuyau de la plume à son origine supérieure ; on le vide bien, & on en racle, avec un fragment de verre, toute la surface extérieure, à l’exception de 3 ou 4 lignes par en haut. On enlève ainsi au moins un grain du poids de la plume. Cette opération a pour but d’amincir un peu le tuyau de la plume, & de lui ôter le poli de sa surface, ce qui le rend plus sensible.

Quoiqu’on ait l’attention de choisir des plumes bien fermées par le petit bout e, (Pl. XXIV, Fig. 1) pour plus grande sûreté, on fait couler sur ce petit bout, de la cire d’Espagne fondue & bouillante, afin que l’air ne puisse s’introduire par cette voie, dans l’intérieur de la plume.

  1. Ce Mémoire nous a été communiqué par M. l’Abbé Copinau.