Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/617

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y a aussi des précautions à prendre lorsqu’on est obligé d’habiter ces lieux humides, c’est de se tenir bien couvert, les pieds chauds, éviter de les exposer à l’humidité du plancher ou du sol, changer souvent de vêtement, les laver & les tenir propres. Qu’on se souvienne que la propreté est, en général, un des grands moyens de conserver sa santé. Si enfin on est forcé d’y coucher, il faut avoir soin d’éloigner le lit des murs & des endroits humides, choisir pour le placer l’endroit le plus sec, le garnir de rideaux qui ferment bien. On doit éviter, autant qu’on le peut, d’y conserver des alimens, & d’y enfermer sur-tout du pain chaud qui s’altère bien vite, s’y couvre de moisissure & y contracte du goût & de l’odeur.

Il ne faut pas oublier que tout ce que nous venons de dire des effets de l’humidité sur l’homme, est applicable aux animaux, & que, jusqu’à un certain point, on doit employer une partie des précautions que nous avons indiquées, à leurs habitations. Elles leur seront salutaires en tout temps, & préviendront souvent bien des maladies épizootiques qui reconnoissent leur origine dans l’humidité chaude qui règne habituellement dans les écuries & les étables.

II. Influence de l’humidité sur les végétaux. Autant, en général, l’humidité est dangereuse pour les animaux, autant elle est avantageuse aux plantes lorsqu’elle n’est pas portée à l’extrême. Il faut même des circonstances bien particulières pour qu’elle leur devienne nuisible, & l’on pourroit même dire alors que ce n’est plus comme humidité qu’elle est dangereuse, mais vraiment comme eau abondante. Puisque nous sommes entrés dans les détails nécessaires sur cet objet dans plusieurs articles, pour ne pas nous répéter nous renvoyons aux mots Atmosphère, T. 2, pag. 62 ; Brouillards, Eau, Sect. III, §. II. MM.


HYACINTHE, plante des jardins. (Voyez Jacinthe).


HYBRIDE, Botanique. Mot employé dans le règne animal, pour désigner un individu né de deux animaux de différentes espèces. Les botanistes l’ont transporté dans la nomenclature du règne végétal, & ont nommé hybride, la plante née de la graine d’une espèce fécondée par une autre espèce. Ainsi, l’hybride est parmi les plantes, ce que le mulet est parmi les animaux. On en trouve plusieurs exemples que la nature elle-même a produits, & selon toutes les apparences, l’abricot-pêche, l’abricot-alberge ne doivent leur existence qu’au mélange accidentel des parties sexuelles des abricotiers avec celles des pêchers, des albergiers, &c. Il n’est pas étonnant que le hasard en ait produit au fond des bois, & M. Von-Linné a trouvé dans le Gothland, le sorbier hybride. Les montagnes de Neufchatel en Suisse, le renferment également, ainsi que plusieurs autres endroits. Des observations plus particulières feront reconnoître facilement de nouvelles plantes hybrides ; peut être même que certaines variétés ne sont réellement que des espèces hybrides. (Voyez le mot Espèce).