Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/596

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

R, conduit de communication du premier bassin P dans le bassin S, où l’eau qui s’écoule rencontre un morceau de bois OO, semblable à celui du premier bassin, & qui retient l’effort de sa chute.

S, second bassin semblable au premier, mais dont l’écoulement se fait directement avec le troisième bassin T, & celui-ci avec le quatrième X. La communication de ces trois bassins est au centre, comme on le voit en Y, qui uniroit le bassin X à un suivant, si on le désiroit.

Z, la même soupape qui laisse couler l’eau en Y & en Z, en même temps & à volonté ; il suffit de la soulever plus ou moins, & on ne la soulève entièrement que lorsqu’on veut nettoyer le bassin.

L’eau qui s’écoule par la partie supérieure de la tour n’est chargée que des débris du fruit & d’un peu d’huile, & des parties brisées de l’amande contenue dans le noyau : on les appelle grignon noir ; mais les débris du noyau ne surnagent point l’eau, & restent précipités au fond de la tour ; cependant, comme ils peuvent retenir, & retiennent en effet, des débris du fruit, il est important de ne rien perdre. Pour y remédier, on ménage, dans la maçonnerie & au bas de la tour, une ouverture qui communique par le trou 2 dans l’épaisseur du mur 3, & va sortir par le canal 4, qui conduit l’eau & les débris du noyau nommé grignon blanc, dans le bassin 5, également garni, comme les bassins du grignon noir, d’une soupape 6 ; ainsi se remplissent successivement les bassins 7 & 8, & un aussi grand nombre qu’on désire en construire. Les derniers fournissent toujours des portions huileuses en petite quantité, il est vrai ; mais comme elle ne coûte rien à rassembler, l’huile qu’on en retire est un bénéfice net. Telle est la construction & la description de toutes les parties qui composent ce moulin ; passons actuellement à la manière d’y opérer.

Le marc des olives pressurées dans les moulins ordinaires, est répandu sur le plancher de l’attelier de recense. C’est-là qu’on en prend une portion pour la jeter dans la tour ; lorsqu’il y en a une quantité suffisante, on laisse tourner la meule pendant un quart-d’heure, opération qui broye & écrase de nouveau le grignon. Après ce moulinage, on ouvre le robinet B, pour donner de l’eau, & la roue continue toujours à se mouvoir. L’effort de l’eau qui tombe avec rapidité, joint à celui de la meule, délaye le grignon ; on ajoute de nouvelle eau, la meule tourne toujours ; enfin, on lâche l’eau entièrement. Le grignon noir monte à la surface, & l’eau qui s’écoule par le canal N, l’entraîne dans les différens réservoirs P, S, T, X. Lorsque l’eau ne paroît plus entraîner de grignon noir, on ouvre la soupape 2 du bas de la tour, & l’eau s’écoule avec le grignon blanc, par le canal 3, 4, dans les réservoirs 5, 7, 8. Lorsque l’eau des grignons noirs & blancs est parvenue dans les bassins qui leur sont destinés, c’est-à-dire, lorsque la tour est vide de grignon quelconque, on ferme la soupape 1, ainsi que le robinet B, & on garnit de nouveau la tour avec du marc répandu sur le plancher.

Pendant qu’on renouvelle cette opération dans le râtelier, un homme