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relle, & à le maintenir fermement dans cet état.

La réduction s’en fait par l’extension, la contre-extension & la conformation, & cette réduction est fermement maintenue par le secours de l’appareil, & par la situation dans laquelle on place l’animal.

Nous appelons extension l’action par laquelle l’artiste tire à lui la partie malade ; contre-extension, l’effort par lequel cette même partie est tirée du côté du tronc, ou fixée de ce même côté d’une manière stable, & nous nommons conformation, l’opération qui tend à ajuster, avec les mains, les extrémités rompues de l’os, selon la forme & l’arrangement qu’elles doivent avoir.

L’extension & la contre-extension sont indispensables pour ramener la partie dans son étendue, & les extrémités fracturées au point d’être mises dans une juste opposition, & rapprochées l’une de l’autre. Il y a donc a observer, 1°. qu’elles sont inutiles dans les fractures sans déplacement ; 2°. que dans les circonstances ou l’on est obligé d’y recourir, les forces qui tirent doivent être à raison de celles des muscles & de la séparation ou de l’éloignement des pièces ; 3°. que les mêmes forces doivent être appliquées précisément à chacun des bouts de l’os rompu ; 4°. qu’il importe qu’elles soient égales ; 5°. que l’extension ne doit être faite que peu à peu, & insensiblement & par degrés ; &c.

Quant à la conformation, on doit bien comprendre quel doit être le travail de la main de l’artiste, qui doit éviter de presser les chairs contre les pointes des os, & de donner ainsi lieu à des divisions &t à des divisions toujours dangereuses.

Nous remarquerons encore qu’il ne s’agit pas dans toutes les fractures de tenter d’abord la réduction ; une tumeur, une inflammation violente, prescrivent à l’artiste la loi de ne point passer sur le champ à l’extension & à la contre-extension, sans, au préalable, calmer tous ces accidens par des saignées, des lavemens & des fomentations légèrement résolutives. Une hémorragie, par exemple, indique l’obligation de l’artiste à s’occuper dans le moment du soin de l’arrêter ; des esquilles qui s’opposent à tout replacement, & qui ne peuvent que nuire à la cure, exigent qu’il commence premièrement à les enlever Une luxation jointe à la fracture, demande qu’il n’ait dans l’instant égard qu’à la nécessité évidente de la réduire, &c. (Voyez Luxation)

De l’appareil. Manière de rappliquer. Les bandes, les compresses, les attelles, les plumaceaux, &c. composent ce que nous appelons l’appareil.

Les bandes sont des rubans de fil plus ou moins larges, & qui doivent avoir plus ou moins de longueur, selon la figure du membre fracturé. Les circonvolutions de ce ruban autour de la partie, forment ce que nous appelons bandages. Dans la chirurgie vétérinaire, on a l’avantage de ne mettre en usage que celui que l’on nomme continu, c’est-à-dire celui qui est fait des longues bandes roulées, & qui est le plus souvent capable de contenir l’os réduit. Dans les fractures compliquées on peut se