blement chaud pour les moudre. Plus il fait froid, moins le fruit rend d’huile. Leur mouture & pression ne diffèrent en rien de celle de la noix. (Voyez les mots Huile, Moulin & Noix).
L’huile de faine nouvellement faite est désagréable au goût, pèse à l’estomac, & est très-indigeste ; mais elle perd son mauvais goût & ses mauvaises qualités en vieillissant, point essentiel en quoi cette huile diffère de toutes les autres, qui se détériorent ou rancissent très-promptement comme celle d’amande-douce, ou dans le courant de l’année, comme celle d’olive, soit qu’elle ait été mal fabriquée, soit qu’on ne l’ait pas conservée avec soin dans de bonnes caves, &c.
L’huile de faine bien conservée a un goût semblable à celui de noisette ; il est alors doux & agréable.
Sur la conservation des huiles, il règne un abus général ; on les tient dans des vaisseaux de terre vernissés, appelles cruches bonbonnes, &c. & qu’on se contente de recouvrir avec un simple papier & une brique par-dessus, ou bien avec un couvercle de fer blanc qui joint très-mal. Si la cave n’est pas excellente, (voyez ce mot) la communication du fluide avec l’air atmosphérique hâte sa décomposition. Il en est ainsi d’une huile quelconque qu’on laisse sur son marc, sans la soutirer. (Voyez le mot Huile).
L’huile de faine demande plus que toute autre à être tirée à clair, puisqu’elle doit son goût désagréable au mucilage interposé entre les parties huileuses. Il faut donc la soutirer six semaines ou un mois après sa fabrication, & répéter la même opération à la fin de février ou en mars, suivant le climat. Comme elle n’est jamais meilleure qu’à la seconde année, on doit la soutirer de nouveau au commencement de la seconde. Nous décrirons au mot Huile les détails relatifs aux manipulations nécessaires.
HIEBLE ou PETIT SUREAU, ou YEBLE. (voyez Planche XVIII, page 455). Tournefort le place dans la sixième section de la vingtième classe des arbres à fleur d’une seule pièce, dont le calice devient une baie, & il l’appelle sambucus humilis sivè ebulus. Von-Linné le classe dans la pentandrie trigynie, & l’appelle sambucus nigra.
Fleur A. Chacune est un tube court, évasé, découpé en cinq parties arrondies. Les cinq étamines sont attachées au tube de la corolle, alternativement avec ses divisions ; le pistil C est composé de trois stigmates ; l’ovaire est posé sous la fleur F. En B, on voit la fleur par derrière.
Fruit. L’ovaire devient par sa maturité une baie D, molle, à une seule loge, remplie de suc, renfermant les graines E.
Feuilles, ailées, communément huit folioles sur chaque pétiole, & une neuvième qui le termine ; elles sont dentées en manière de scie, plus longues, plus aiguës que celles du sureau. (Voyez ce mot).
Racine, rouge en dehors, blanche en dedans, poussant un grand nombre de drageons.
Lieu ; les champs, les terres labourables ; il fleurit en mai, juin ; la plante n’est que trop vivace par les racines.