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éprouve moins de résistance pour parvenir à résoudre la hernie.

On recommande, en général, que le malade soit dans une situation où les muscles soient dans le plus grand relâchement, de même que les parties par où la hernie passe, & qui font l’étranglement. On couche le malade sur le dos ; on lui met un traversin sous les genoux, afin que les cuisses & les jambes soient fléchies ; le bassin doit être élevé, & les oreillers sous les épaules.

Dans la hernie crurale, le corps peut être incliné un peu du côté opposé à la descente ; la tête sera fléchie sur la poitrine. Dans cet état on n’a rien à craindre de la résistance des muscles de l’abdomen.

Il y a encore une autre méthode recommandée par les anciens & les modernes, & qui mérite d’être mise en usage. Elle consiste à suspendre la tête du malade en bas, & les pieds en haut. Louis a vu des hernies inguinales rentrer d’elles-mêmes par cette seule situation.

Si tous les moyens que nous venons d’indiquer ne sont point suffisans, on aura recours à l’opération qui doit être confiée à une main habile ; le peu de succès qu’on en obtient vient de ce qu’on la fait trop tard. On a souvent observé qu’en moins de vingt-quatre heures l’intestin étoit prêt à tomber en gangrène.

Enfin, la hernie rentrée, on doit la contenir, & s’opposer à sa sortie par le moyen d’un bandage qu’on portera nuit & jour. Les personnes sujettes aux hernies, éviteront avec soin, les grandes fatigues, les courses à cheval, une promenade trop longue, un régime échauffant : elles s’abstiendront de tout aliment huilé, enfin, de toute passion violente ; & tout ce qui peut déterminer un effort quelconque, doit leur être interdit M. AMI.


Hernie, médecine vétérinaire. Si les muscles du bas-ventre n’offrent pas dans toute l’étendue, une résistance assez forte pour s’opposer aux efforts violens & continuels des intestins du cheval & du bœuf ; si l’effort des parties contenues l’emporte sur la résistance des parties contenantes, il existera extérieurement une éminence, dont les parties contenues rentreront dans la capacité de l’abdomen, & à laquelle nous donnons le nom d’hernie ou de descente.

Nous rangeons parmi les principes ordinaires des hernies, les coups, les blessures qui intéressent les tégumens & les muscles du bas-ventre ; un effort violent que le bœuf ou le cheval aura fait pour tirer ou porter un fardeau considérable &c.

Les hernies ont différens noms, relativement aux lieux qu’elles occupent, ainsi qu’on l’a vu ci-dessus.

On sait que le péritoine tapisse toute la face interne des muscles du bas-ventre, & que cette membrane donne des prolongemens composés de ses deux tuniques, ou seulement du tissu cellulaire : c’est dans ces derniers prolongemens, que le péritoine plus foible se prête & se prolonge pour laisser passer les parties contenues hors de l’abdomen, & pour former à l’exté-