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tal, quoique modifiée en certains cas. Les noces des plantes sont une preuve des plus frappantes de cette analogie, quoiqu’elles ne concluent rien, pour la possibilité de l’hermaphrodisme complet & humain, ni pour la production du puceron, sans le secours de l’accouplement. Dans les plantes à fleurs hermaphrodites, les maris ou étamines, sont depuis un jusqu’à douze ; & ces douze divisions forment autant de classes séparées. Le jasmin, par exemple, n’a que deux étamines, tandis que la fleur du marronnier d’Inde en a neuf ; les œillets, dix ; l’aigremoine, douze ; & on ne connoît point de fleurs à onze étamines. La rose, par exemple, a plus de vingt étamines attachées au calice, tandis que le pavot en a un très-grand nombre qui ne tiennent pas au calice ; la position, l’endroit de l’insertion des étamines, la longueur régulière de quelques unes, par-dessus les voisines, forment d’autres classes : ces détails seront mieux développés au mot Systême de Botanique, & seroient ici déplacés. Je rapporte seulement ces exemples, afin que chaque lecteur soit en état de connoître une fleur hermaphrodite, & de distinguer une fleur toute mâle, d’avec une fleur toute femelle. Quel mortel peut étudier & suivre les progrès & la marche de la végétation, sans admirer la main qui traça ses loix !


HERMES, terres vacantes & incultes, que personne ne réclame. Ces biens appartiennent au seigneur haut-justicier, par droit de déshérence. Ce droit est devenu plus d’une fois abusif : un seigneur riche, assuré de grandes protections, & craint de ses vassaux, a souvent, sous ce titre, enlevé à la veuve & à l’orphelin, qui n’osoient ou ne pouvoient se plaindre, L’héritage de leurs pères. Ces hermes n’étoient pas cultivés dans le temps, soit par le manque de bras, soit par l’éloignement des lieux, soit enfin à cause de la qualité mauvaise du sol, ou réelle, ou apparente. Du temps de nos fatales guerres civiles & de religion, combien de bonnes terres sont devenues hermes ! S’il en existe encore, si les seigneurs les demandent, le bien-être de l’état exige qu’on les force à les cultiver en bois, ou que les communautés les convertissent en bois, à la condition cependant que personne n’aura le droit d’y conduire aucune espèce de troupeaux, ni d’y couper du bois. Si on demande quoi ils serviront, le voici. Ces bois, devenus forêts, seront coupés à une époque convenable, & le produit employé à la réparation de l’église, du presbytère, s’ils en ont besoin ; à l’entretien des chemins ruraux, à l’écoulement des eaux, aux frais de nouveaux défrichemens, à la diminution des impositions de chaque contribuable, à un fonds mis en réserve pour le soulagement des pauvres de la paroisse, &c. &c. Ce ne sont pas les besoins qui manquent à la campagne, ce sont les ressources, & on ne sauroit trop les multiplier. Le mot hermes désigne encore, par extension, les terrains incultes appartenans à des particuliers.


HERNIE, Médecine Rurale. On entend par hernie, une tumeur occasionnée par le déplacement de quelque partie contenue dans le bas-ventre.