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journalières : c’est par lui que la nature le débarrasse du sang superflu dans le corps, & qui pourroit déterminer dans quelque viscère essentiel à la vie, des inflammations & des engorgemens. Aussi voit-on des hommes réglés par cette partie comme les femmes.

Le flux hémorroïdal est très-salutaire aux goutteux & aux mélancoliques. Il est quelquefois souverain dans les coliques inflammatoires & bilieuses, & sur-tout dans l’inflammation des viscères du bas-ventre.

On sait que les hémorroïdes sont quelquefois si douloureuses, qu’elles donnent la fièvre, & les malades ne peuvent pas s’asseoir. Des symptômes aussi violens ne s’observent jamais quand elles fluent ; sous ce point de vue, le traitement que l’on se propose, doit avoir pour objet deux temps, celui de l’inflammation & celui de la résolution.

Dans le temps de l’inflammation, on pratiquera la saignée pour calmer les douleurs, abattre le gonflement, & faire cesser les élancemens qu’on éprouve dans le fondement ; on y reviendra, si tous ces symptômes n’ont point cédé à la première évacuation.

On fera donner aux malades des lavemens émolliens, avec la graine de lin, la racine de guimauve, ou bien avec de l’eau & une cuillerée d’huile d’olive récente ; mais on aura le soin d’investir la canule d’un boyau de poulet, pour que son introduction ne puisse pas nuire : on leur prescrira l’usage des tisannes rafraîchissantes & mucilagineuses, telles que l’eau de poulet, l’eau d’orge perlé, le petit lait, les crêmes de riz ; ils exposeront le fondement aux vapeurs d’une forte décoction de fleurs d’althea, & de pariétaire.

On appliquera un mélange fait avec le suc de joubarbe, un jaune d’œuf, & un grain d’opium. Sauvage recommande beaucoup les cataplasmes faits avec les feuilles de joubarbe ; à défaut de la joubarbe, on peut y suppléer avec le lait, le safran, les feuilles de bouillon blanc, les fleurs de camomille, & les feuilles de jusquiame. Les demi-bains préparés avec la décoction de ces plantes, seront aussi très-avantageux. On peut prévenir le retour des hémorroïdes, en se bassinant le derrière, tous les jours, avec de l’eau froide ou tiède ; & en buvant tous les jours une pinte d’eau coupée avec un verre de lait.

Si tous ces remèdes sont insuffisans, on aura recours à l’application des sangsues à l’anus, qui en procurant le dégorgement des vaisseaux hémorroïdaux, opérera le prompt rétablissement de la santé.

La curation des hémorroïdes externes est à peu-près la même. Mais il paroît que l’application des remèdes doit agir d’une manière plus efficace ; néanmoins, on doit s’abstenir de tous corps gras & onctueux qui sont plus nuisibles qu’avantageux, en bouchant les pores de la transpiration ; en un mot, l’application des sangsues sur l’hémorroïde est préférable : je soutiens qu’elle est le seul & unique remède. Ce moyen entre mieux dans les vues bienfaisantes de la nature, & est plus conforme à ses mouvemens salutaires ; c’est par lui qu’elle est aidée dans ses efforts, & rappelée de ses écarts.

Quand les hémorroïdes reconnoissent pour cause des obstructions dans