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& de Montpellier est de 22 à 23. Or, s’il y a environ cinq degrés de différence dans l’intensité de la chaleur habituelle de ces deux climats, l’époque de la maturité des raisins dans le même temps, tient donc à une autre cause que celle de la chaleur. Il y a plus ; si on cultivoit dans les environs de Paris les espèces de raisins cultivées aujourd’hui en Provence, en Languedoc, elles n’y mûriraient pas plus que les fruits de l’espèce appellée verjus, qui reste presque toujours verte, & souvent complètement verte, tandis que le vrai pineau de Bourgogne ou morillon de Paris, transporté dans mes vignes près de Beziers y est complètement mûr à la fin d’août ou au commencement de septembre. Il en est ainsi d’un autre pineau ou morillon appelé la magdeleine, par ce qu’il est mûr à cette époque ; je ne crois pas que les espèces de raisins cultivées au centre ou nord de la France, aient aucune ressemblance avec les premières espèces apportées de Grèce ; & très-certainement elles n’en ont aucune avec celles cultivées aujourd’hui au midi du royaume. Ces premières sont donc des espèces nouvelles, dues soit au mélange des étamines, (voyez ce mot) soit par les semis des pépins dans le temps que les vignes étoient encore peu communes, & que la culture a perpétuées & propagées. On a vu que telle espèce mûrissoit mieux dans un canton que telle autre, que le vin en étoit plus délicat ; elle a eu la préférence & elle a été mieux cultivée. Mais comme cette espèce avoit déjà éprouvé une grande variation relative à la différence du climat, & que, pour la conserver telle, il a fallu la cultiver avec soin, ces soins l’ont aidé à supporter plus aisément le rapprochement du nord, & lui ont conservé sa précocité. Je mets en fait que si l’on s’amusoit, dans les environs de Paris, à faire des semis de pépins d’espèces hâtives, que si l’on donnoit à ces semis, des cloches, des châssis, & enfin une culture recherchée, on parviendroit à avoir des espèces encore plus précoces, & peut-être plus délicates pour la qualité : il ne s’agiroit plus que de leur faire perdre insensiblement cette éducation si soignée, & de les accoutumer à la culture ordinaire. L’abricot, la cerise, la pêche, la pomme, la poire, hâtifs, sont, à mes yeux, dans le même cas que la vigne, puisqu’à la cerise près, tous ces arbres à noyaux sont étrangers au royaume, & originaires de pays beaucoup plus chauds. Le même raisonnement s’applique aux pois, haricots nains ou grimpans, qui ne diffèrent en rien des espèces premières, sinon par leur activité. Il seroit facile de suivre cette idée ; mais c’en est assez pour l’homme qui réfléchit.


HAUSSE, espèce de cadre d’un pied environ de diamètre dans œuvre, de douze à dix-huit lignes d’épaisseur, de trois pouces de hauteur, sans couvercle ni fond, garni d’une petite traverse qui le déborde d’un pouce environ de chaque côté. Un seul coup d’œil sur la Figure 3, de la Planche II, page 72 du premier volume au mot Abeille, la fera mieux connoître que la description, Consultez le mot Abeille pour connoître son usage.


HAUTAIN, se dit d’une vigne