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GRELOT, Botanique. Lorsque, dans les fleurs campaniformes, l’entrée de la corolle monopétale est plus étroite que le corps & le fond, elle imite un grelot ; & les botanistes, pour cette raison, lui en ont donné le nom. M. M.


GREMIL ou HERBE AUX PERLES. (Voyez Planche XVI.) Tournefort le place dans la quatrième section de la seconde classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce & en forme d’entonnoir, dont le fruit est composé de quatre semences renfermées dans le calice de la fleur, & il l’appelle Lithospermum majus erectum. Von-Linné le classe dans la pentandrie monogynie, & l’appelle Lithospermum officinale.

Fleur, tube court à cinq dentelures égales & arrondies, vu de face en B & de profil en C ; en D, la corolle est représentée ouverte, afin de montrer la situation des cinq étamines ; le pistil E occupe le centre ; il est représenté en G au milieu du calice, & F fait voir la forme du calice.

Fruit ; quatre semences H, presque rondes, très-dures, lisses, d’un gris de perle, d’où la plante a tiré son nom.

Feuilles, en forme de fer de lance, adhérentes aux tiges ; celles du sommet plus larges que les inférieures.

Racine A, ligneuse, rameuse.

Port ; tiges hautes d’un pied & demi environ, droites, rudes, cylindriques, branchues ; les fleurs naissent de leurs aisselles ; elles sont jaunes ; les feuilles sont alternativement placées.

Lieu. Les terrains incultes, les bords des bois ; la plante est vivace & fleurit en mai & juin.

Propriétés. La semence a un goût farineux & visqueux. Elle est regardée comme apéritive, diurétique, détersive & émolliente. Il n’est pas démontré qu’elle dissolve la pierre, qu’elle accroisse le cours des urines ; mais elle en tempère l’âcreté & calme la soif, à la manière des substances mucilagineuses.

Usages. On réduit la semence en poudre, & on la prescrit depuis une drachme jusqu’à une once, en macération au bain-marie, dans huit onces d’eau. La dose, pour l’animal, est depuis une jusqu’à deux onces.


GRENADE, GRENADIER. Tournefort le place dans la huitième section de la vingt-unième classe, destinée aux arbres à fleur en rose, dont le calice devient un fruit à pepin, & il l’appelle Punica. Von-Linné le classe dans l’icosandrie monogynie.

Des espèces de grenadiers. Von-Linné n’en compte que deux. La première est le punica granarum ou grenadier ordinaire ; la seconde, le punica nana ou grenadier nain.

On a lieu de croire que la première espèce a été portée en Italie par les romains, à l’époque d’une de leurs guerres puniques y puisqu’ils lui ont donné ce nom ; que, d’Italie, cet arbre a successivement passé dans nos provinces méridionales, & de-là dans le reste du royaume. Un point de fait semble confirmer cette opinion ; l’hiver de 1776 fit, dans une très-grande partie du Dauphiné, de la Provence & du Languedoc, périr toutes leurs tiges ; les hivers très rigoureux y produisent ordinairement cet effet ; & les tiges anciennes sont ensuite suppléées par de nou-