Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

longues & étroites. Assez ordinairement on voit des glandes lenticulaires avec des milliaires, & dans les feuilles où ces dernières sont rares, les premières sont plus abondantes ; & vice versâ, elles semblent se compenser mutuellement. Le cyprès mâle & femelle, le cyprès de Portugal à petit fruit, le thuya de Théophraste, le cèdre à feuilles de cyprès & à fruit jaunâtre, la sabine ordinaire & la seconde espèce de cyprès, offrent sur leurs feuilles différentes bandes de glandes milliaires, sur-tout le cyprès & le thuya. Elles forment dans les genévriers communs de Virginie, & celui dont les feuilles sont ramassées en bouquet, des bandes de chaque côté de la gouttière de la feuille, composées de six ou sept rangs de ces glandes. Celles de l’if ne sont bien reconnaissables qu’après qu’on a enlevé la matière résineuse qui en suinte. Quoique les feuilles du buis soient fort larges en comparaison de celles des arbres cités plus haut, l’on peut dire qu’elles en ont moins en proportion des autres. Les prêles ou queue de cheval, & les éphedra ont aussi leurs feuilles chargées de glandes milliaires.

Les glandes milliaires jettent une matière très-fine, & ordinairement d’un beau blanc : on en voit la forme, Fig. 11 B & Fig. 12 b. Pour bien entendre ces deux Figures, dans la première on a représenté une feuille chargée de différentes espèces de glandes, & dans la seconde, ces mêmes glandes vues & grossies à la loupe.

1°. Les glandes vésiculaires ont été observées depuis très-long-tems dans les plantes, & on avoit d’abord cru que c’étoit des petits trous dent étoient perforées les feuilles de millepertuis ; car cette plante a pris son nom de ces prétendus trous : mieux examinés, ils n’ont paru que comme de petites vésicules transparentes, qui traversent à la vérité les deux côtés de la feuille. Elles paroissent rougeâtres, en les regardant au transparent ou contre le jour ; mais, dans quelques espèces de millepertuis, elles sont plutôt jaunâtres. Les unes sont chargées de glandes vésiculaires, non-seulement sur les feuilles, mais encore sur les pétioles des feuilles, sur les tiges, les fleurs & leurs pédicules, les calices, le fruit & le bourlet où il est situé. C’est sur ce bourlet où elles sont plus apparentes, & il y en a dans son pourtour dix ou douze logées chacune dans une cavité dont les bords paroissent distincts de ceux de la glande, quoique continus. Ces glandes sont très-visibles à la vue simple, & il n’est pas besoin de loupe pour les distinguer. Les orangers offrent beaucoup de glandes vésiculaires, & il est peu de parties qui n’en contiennent. M. Guettard est porté à croire que c’est par cet organe que s’exhale la douce odeur que répand l’oranger. Les feuilles du myrte, du guajavier, des lysimachies, du mouron, du samolus, des orties, des pariétaires, des figuiers & des mûriers, &c. &c. sont garnies des glandes vésiculaires. Les lettres C de la Fig. 11 & c de la Fig. 12 représentent des glandes vésiculaires, & K, k, les grains qui suintent de ces glandes. L & l représentent quelques vessies qui sortent de certaines glandes vésiculaires : i est une vessie qui a une espèce de pédicule plus long que