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En Italie, pour placer les glacières, on choisit les croupes des montagnes escarpées : on y creuse un cône, ainsi qu’il a été dit, & la toiture est formée avec de la paille d’orge.

Si on craint les inondations, la stagnation des eaux, (ce qui dépend du local) il faut bien se garder d’enfoncer le cône en terre, & à plus forte raison le puits d’écoulement ; il faut tout au contraire élever le puits & le cône inférieur au-dessus du sol. La plus grande dépense consistera dans le transport de terre pour recouvrir le tout.

Il est rare que la glace ne fonde pas la première fois qu’on remplira la glacière, à moins que la maçonnerie n’ait eu le temps de sécher avant l’approvisionnement de la glace ; ce qui dépend beaucoup de la qualité de la chaux : mais si on employé la chaux réduite en mortier du moment qu’elle est éteinte & qu’elle a encore toute sa chaleur, elle cristallisera beaucoup plus promptement.


GLACIS. Pente douce & unie, communément recouverte en gazon dans les jardins d’agrément.


GLAIREUX, qui est rempli de glaire ; tels sont les noix, les amandes, les noisettes, les noyaux de cerise, d’abricot, prune, &c. avant leur maturité. Ne pourroit-on pas comparer la substance glaireuse dans les plantes, à l’humeur qui tapisse les parois de l’estomac & des intestins de l’animal ? N’est-elle pas plus abondante dans les racines que dans les tiges ? Toute la nombreuse famille des amandes & de plusieurs autres plantes, présente ce phénomène ; en effet, en les brisant on juge, par les doigts, du gluant de ce glaireux. Ne faciliteroit-elle pas encore l’ascension des sucs que les racines pompent de la terre, & ne serviroit-elle pas, comme le velouté de nos intestins, à prévenir l’érosion des tuniques sans cesse frottées par des sucs encore mal élaborés ? Ces problèmes mériteroient certainement un examen suivi par un homme patient & accoutumé à bien voir.


GLAIS ou GLAIEUL ou GLAYEUL, ainsi nommé à cause que ses feuilles ressemblent à un glaive.

Glayeul Commun. M. Tournefort le place dans la seconde section de la neuvième classe, qui comprend les herbes à fleur en lys, divisée en six parties & dont le calice devient le fruit, & il l’appelle gladiolus utrinque floridus. M. von-Linné le nomme gladiolus communis & le classe dans la triandrie monogynie.

Fleur, à trois étamines & un pistil, composée de six pétales ; les trois supérieurs réunis, les inférieurs étendus, terminés par la réunion des onglets en un tube recourbé ; la fleur est de couleur pourpre, & le calice souvent plus long que la couronne.

Fruit. Capsule oblongue, ventrue à trois côtés obtus, à trois loges, à trois valvules ; plusieurs semences obrondes, recouvertes d’une coiffe.

Feuilles. En forme d’épée, sim-