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dans l’obstruction récente du foie & de la rate, exempte de spasme & sans disposition à l’inflammation… ; dans l’asthme humide… On s’en sert extérieurement, quelquefois avec succès, pour les ulcères sanieux & putrides… L’extrait de gentiane est trop irritant ; il vaut mieux préférer l’usage de la racine en infusion ou en substance.

On donne la racine pulvérisée & tamisée depuis demi-drachme jusqu’à deux drachmes, incorporée avec un sirop ou délayée dans cinq onces d’eau ; réduite en petits morceaux, depuis une drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie, dans six onces d’eau. C’est une excellente plante médicinale, dont les effets sont bien constatés ; il est fâcheux qu’elle n’aime pas à être transportée de son pays natal dans la plaine, où elle végète fort mal, si elle ne meurt promptement. On la prescrit depuis une once jusqu’à deux, pour les animaux, & les maréchaux unissent sa poudre au miel pour appliquer sur les ulcères.


GERANIUM. (Voyez Bec-de-grue).


GERBE. Faisceau de blé coupé. (Voyez pour gerbe & gerbier ce qui a été dit au mot Froment, Chapitre X, Section 2).


GERBER LES TONNEAUX. C’est les mettre les uns sur les autres, vides ou pleins, lorsque la place manque.


GERÇURE DES MAMELLES. On appelle gerçures les fentes, les écorchures qui surviennent aux bouts des mamelles des femmes qui ont nourri. Elles sont quelquefois très-douloureuses, & dégénèrent très-souvent en petits ulcères.

Plusieurs causes y donnent lieu. Les efforts faits par l’enfant pour teter, sur-tout si le lait aborde difficilement aux mamelles, & s’il trouve des obstacles dans les trous des mamelons ; souvent aussi ces gerçures proviennent de ce que les enfans sont si altérés & si affamés, qu’ils mordent & mâchaient si fort les bouts, qu’ils les écorchent, & quelquefois même les emportent tout-à-fait.

Le virus vénérien, communiqué par les enfans à leurs nourrices, peut aussi les déterminer. Cette maladie alors est très-difficile à guérir.

Les moyens à mettre en usage pour combattre avec quelque succès ces gerçures, ont pour objet de remédier le plutôt possible aux douleurs qu’elles causent.

Sous ce point de vue, la femme attaquée de gerçures doit s’abstenir de donner à teter à son enfant, jusqu’à ce qu’elles soient entièrement guéries.

Le sucement continuel est capable de les faire croître en les irritant.

Il faut alors employer des remèdes qui puissent détourner le lait, tels que les purgatifs, les lavemens, les diaphorétiques, à moins qu’il ne reste une mamelle dont le bout ne soit point affecté ; pour lors il est nécessaire que la nourrice se fasse teter de ce côté, & c’est même le plus sûr moyen de prévenir une inflammation au sein.

On appliquera sur les gerçures une mixture d’huile & de cire vierge. On retire les plus grands avantages de les lubrifier avec de l’eau de gui-