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répandront de tous les côtés au moindre renouvellement de chaleur, à la plus légère variation du vent du sud dans l’atmosphère, ou du vent d’est suivant les cantons.

Pour peu que l’apparence de la récolte soit belle, le prix des futailles augmente souvent d’un quart, & avec des foudres on bravera ces rehaussemens de prix. On se contentera d’acheter pendant l’hiver des vaisseaux en nombre proportionné à celui qu’on sait devoir expédier, & on les aura alors à très-bon compte.

Les foudres ne dispensent pas complètement de la nécessité d’avoir un certain nombre de futailles, relatives soit au service journalier, soit à la consommation. Il est clair qu’il en faut, quand ce seroit seulement pour contenir le vin qui doit remplacer celui que l’on tirera des foudres. Mais si on veut laisser vieillir du vin avant de le vendre, elles ne serviront que dans ce moment.

On feroit très-bien d’imiter l’exemple des allemands ; ils remplissent à la première fois le foudre avec du vin tiré à clair, & à mesure qu’ils coulent, par exemple, dix barriques de vin vieux, ils ajoutent dix barriques de vin nouveau soutiré, (voyez ce mot) en janvier ou février, suivant l’année. Avec une semblable précaution les foudres ont très-peu de lie, & l’épaisseur de leurs douves, qui soustrait la liqueur à l’impression de l’atmosphère, (Voyez le mot Cave) ne permet pas que le peu de lie qui s’y forme à la longue, se recombine avec le vin, & n’éprouve avec lui de nouvelles combinaisons qui conduisent la liqueur ou à l’acidité ou à la pousse. Cette altération, cette décomposition sont très-communes dans nos pays de vignobles, & nos chétives petites futailles à douves trop minces en sont la première cause.


FOUGÈRE MÂLE. (Voyez Pl. VIII, du Tome IV, page 638) M. Tournefort la range dans la première section de la seizième classe qui comprend les herbes sans fleurs dont les fruits naissent sur le dos des feuilles, & il l’appelle silix mas, non ramosa dentata. M. von-Linné la classe dans la cryptogamie, & la nomme polypodium silix mas.

Fleur & fruit. Il est constant par les nouvelles découvertes, que toutes les plantes ont des fleurs qui produisent des fruits ; ainsi la fougère mâle réunit l’un & l’autre. La fructification paroît sous la feuille. B représente une découpure de cette feuille grossie au microscope. On y voit de petits paquets de forme arrondie ; chaque paquet paroît couvert d’une membrane écailleuse sous laquelle est renfermé un amas de coques C, dont une est représentée fermée en D : elle est entourée d’un cordon annulaire qui la contracte & la déchire par le milieu E : cette coque s’ouvre, comme on le voit, en F, & c’est dans cet état qu’elle répand ses semences G.

Feuilles. Elles partent des racines, elles sont deux fois ailées ; les folioles sont obtuses, crénelées, ovales, en forme de lance & presque ailées.

Racine A, épaisse, branchue, fibreuse, noirâtre en dessous, pâle en dedans.

Port. Lorsque les pétioles sortent de la racine, ils portent des feuilles roulées sur elles-mêmes en spi-