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métamorphoses, on y trouvera des vers dont les uns ont une tête écailleuse, & des dents ou crochets, & qui n’ont point de jambes, des vers sans jambes & sans tête écailleuse, des fausses chenilles ou de ces vers qui ont plus de seize jambes, ou des jambes autrement distribuées que celles des chenilles ; enfin de véritables chenilles. Comme les pucerons & une espèce de punaise produisent aussi des galles, on les y retrouvera sous leur première forme.

On trouve des galles en forme de vessies sur l’orme, le térébinthe, le peuplier, produites par des pucerons, de pareilles sur le tilleul, qui doivent leur naissance à des vers qui deviennent des mouches à deux ailes, des vers rougeâtres qui donnent aussi des mouches, occasionnent sur la feuille du genêt de petites galles arrondies en boules & tout hérissées, des vers jaunâtres comme l’ambre, & qui se métamorphosent en mouches à deux ailes, forment les galles appliquées contre les tiges des ronces, qu’il faut bien distinguer des galles chevelues dont nous parlerons plus bas ; c’est une punaise qui produit la galle qu’on apperçoit sur certaines fleurs du camedrys. Les galles qui croissent sur les feuilles du saule, contiennent une fausse chenille qui se transforme dans la suite en une petite mouche à quatre ailes. Les galles des feuilles d’osier ont des habitans de la même espèce. Celles du limonium de Chypre ressemblent à un fruit rond porté par un pédicule ; elles ont la figure & la grosseur d’une noix muscade, & c’est une vraie chenille qui habite la cavité intérieure ; on en trouve sur les feuilles du hêtre qui ressemblent à un noyau de fruit, un peu moins plates cependant, & un peu plus pointues. Le chardon hémorroïdal produit une galle contenant un grand nombre de cellules où sont logés des vers qui se changent en mouches à deux ailes. Le lierre-terrestre en porte de pareilles, mais elles sont rondes, leurs vers se changent en mouches à quatre ailes.

Il n’est point de végétal où l’on trouve une plus grande quantité de galles, & en si grande variété, que sur le chêne ; on en voit sur toutes ses parties en général ; sur les feuilles, les unes sont en champignons, produites par des vers qui deviennent mouches à deux ailes, les autres sont en boules attachées sur un seul côté de la feuille ; pour les autres les deux côtés ont fourni à leur formation ; elles sont le produit d’un ver qui se convertit en mouche à quatre ailes ; d’autres pendent à un pédicule, ont une couleur & une forme approchante d’un grain de groseille, & comme on en trouve plusieurs adhérentes aux chatons du chêne, on les prendroit volontiers pour des grappes de groseilles : leur substance inférieure, quoique solide, est pleine d’eau comme celle de plusieurs fruits ; elles ont au centre une cavité bien sphérique, qui contient un petit ver blanc à deux serres, qui avec le temps devient une nymphe blanche ou brune, & enfin une petite mouche noire à quatre ailes ; d’autres adhèrent contre le dessous des feuilles, & ressemblent exactement à de petits boutons de vestes ; il y en a de jaunâtres, d’en partie rougeâtres, d’entièrement rougeâtres & d’un beau rouge ; elles sont habitées par des petits vers, qui au