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symptômes inflammatoires qui accompagnent ordinairement la gale, & une partie du prurit soient dissipés. On mettra ensuite les animaux à l’usage des breuvages & bols dépuratoires (N°. 5.), pendant l’espace de quatre à cinq jours ; on reviendra à l’emploi des breuvages tempérans & délayans (N°. 3.), pendant trois à quatre jours. Après ce temps écoulé, pendant lequel on n’aura rien négligé de tout ce qui est prescrit pour le régime, les soins & le traitement local, les parties des tégumens qui seront affectées du virus de la gale, seront indubitablement souples, flexibles, & même dépouillées de cette sensation prurigineuse qui se dissipe la dernière ; tel est le moment à saisir pour employer à l’extérieur les topiques antipsoriques proprement dits ; l’onguent mercuriel préparé, ainsi qu’il est formulé (N°. 7.), sera appliqué en friction de la manière suivante :

En supposant qu’un bœuf de forte espèce ait de la gale, sur toute la surface du corps, la dose pour chaque friction sera de deux gros, & les frictions seront répétées tous les jours dans l’ordre suivant :

Les premières se feront sur la tête, le poil ayant été coupé très-près, ensuite sur l’encolure, le dos, ainsi de suite jusqu’aux extrémités, sans omettre aucune des parties affectées du virus.

Même chose s’observera à l’égard des petits animaux ; les chiens seront ceux qui exigent la plus légère dose de cet onguent ; elle sera d’un gros tous les trois jours ; l’ordre des frictions sera le même que pour les autres animaux.

Cet onguent a peu d’effet sur la peau des moutons & des cochons, & ne réussit bien que sur les parties dépouillées de laine & de soie ; on peut l’employer à la dose d’un gros, & dans le cas de son insuffisance, on aura recours à celui décrit (N°. 8.), dans lequel entre le sublimé ; les autres parties affectées de la gale seront lotionées & bassinées avec la liqueur antipsorique, formulée (N°. 9.) ; elle sera très-chaude ; il suffit qu’elle ne brûle pas.

On se servira encore de cette liqueur sur les parties des tégumens des bœufs dont la gale auroit résisté aux frictions mercurielles : ces lotions seront renouvelées matin & soir, & seront continuées jusqu’à entière cessation du prurit.

Les simples démangeaisons des jambes des bœufs seront bassinées avec de l’eau végéto-minérale (N°. 10.) ; elle sera employée chaude, & les lotions seront renouvelées & répétées en proportion que les démangeaisons seront plus grandes ; mais, nous le répétons, les topiques ne doivent être mis en usage que lorsque les parties seront bien assouplies & relâchées.

On sait que le mercure donné intérieurement, ou appliqué à l’extérieur, porte aux glandes salivaires ; cet effet est encore plus marqué dans les animaux que dans l’homme ; ainsi l’on doit user de précautions ; cet accident se manifeste par l’inflammation & la tuméfaction de l’arrière-bouche, par l’engorgement des glandes parotides ; l’animal salive, la respiration est gênée, & la déglutition est interrompue. Il est urgent de remédier à cet événement. Dès l’apparition des premiers symptômes, on doit supprimer toute friction, ôter