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Dessoler) pour dégager la sole charnue qui a été comprimée ; c’est là le vrai moyen d’éviter non seulement l’induration, mais même l’ossification du cartilage, ce qui arrive souvent.

En général, la forme étant une maladie longue, sur-tout lorsqu’on a été oblige d’appliquer le feu, il est inutile que les gens de la campagne fassent d’autres dépenses pour le traitement ; ils doivent seulement donner au cheval la facilité & le temps de se rétablir, en le mettant dans une prairie basse, & en l’envoyant de temps en temps au labour. M. T.


FORTRAITURE, Médecine vétérinaire. La fortraiture n’est autre chose qu’une fatigue outrée & excessive, accompagnée d’un grand échauffement.

Cette maladie attaque ordinairement les chevaux ; elle est plus fréquente dans ceux de rivière, sujets à des travaux violens, & communément réduits à l’avoine pour toute nourriture.

Signes. Elle s’annonce par la contraction spasmodique des muscles du bas-ventre, & principalement du muscle grand oblique, dans le point où ses fibres charnues deviennent aponévrotiques. Le flanc de l’animal rentre pour ainsi dire dans lui-même ; il est creux, tendu, son poil est hérissé & lavé, (voyez Flancs) la fiente est dure, sèche, noire, & en quelque façon bridée.

Traitement. La cure est opérée par des lavemens émolliens, & par un régime doux & modéré. Le son humecté, l’eau blanche dans laquelle on mêle une décoction de mauve, de guimauve, de pariétaire & de mercuriale, sont d’une efficacité singulière ; il est quelquefois à propos de saigner l’animal, après lui avoir donné quelques jours de repos ; lorsque l’on s’apperçoit qu’il acquiert des forces, on doit encore continuer l’usage des lavemens, & l’on peut même oindre ses flancs avec parties égales de miel rosat & d’onguent d’althéa, pour diminuer l’éréthisme, supposé que les remèdes internes, prescrits, ne suffisent pas à cet effet, ce qui est infiniment rare. M. T.


FOSSE D’AISANCE, (Voyez Aisance.)


FOSSE DES ARBRES. Creux large & profond fait en terre pour y planter un arbre, un arbrisseau, &c. Lorsqu’on a un grand nombre de fosses à faire creuser, il faut le donner à prix fait, & c’est peut-être le seul cas en agriculture où l’ouvrier ne peut pas tromper celui qui l’emploie, parce que la largeur & profondeur de la fosse sont déterminées. C’est au propriétaire à savoir si bien faire son marché, que l’ouvrier gagne comme de raison le prix de son salaire, & même un peu plus de sa journée & non au-delà, parce qu’il ne vous en sauroit aucun gré, & un mauvais marché influe sur ceux qui restent à faire.

C’est la plus grande de toutes les erreurs, de penser qu’il faille ouvrir les fosses en rond ; l’ouvrier aura plus de peine pour trouver la rondeur que le quarré, & l’arbre placé dans cette première trouvera moins de terre remuée que dans la seconde, puisqu’il aura en sus les quatre angles qui environnent le cercle & forment le carré.