& les plantes qui, à leur tour, par leur transpiration, rendent presque la même quantité à l’atmosphère. Cette circulation existant nécessairement depuis l’origine du monde, a entretenu & entretiendra jusqu’à la fin les sources & les fontaines.
Telle est en peu de mots l’origine des fontaines, & dans ce système il est très-facile de rendre raison de tous les phénomènes qu’elles présentent. Ces phénomènes regardent la nature des eaux qui coulent, & la manière dont elles coulent. L’eau étant un des plus grands dissolvans de la nature, attaque presque toujours les substances sur lesquelles elles coulent : elle en prend ou la couleur ou le goût, & souvent en charie avec elle, une certaine quantité de molécules. De là les différentes eaux minérales. (Voyez ce mot)
Parmi les fontaines, les unes coulent toute l’année & toujours ; les autres ne coulent que pendant un certain temps, s’arrêtent de temps à autre périodiquement pour recouler ensuite. Ces dernières portent le nom de fontaines périodiques. Nous allons donner l’explication de dissidentes espèces d’intermittence.
Les fontaines intermittentes, proprement dites, sont celles dont l’écoulement cesse & reparoît à différentes reprises en un certain temps, & on a donné le nom d’intercalaires à celles dont l’écoulement, sans cesser entièrement éprouve, dans leur quantité d’eau, des retours d’augmentation & de diminution, qui se succèdent après un temps plus ou moins considérable. L’interruption de certaines fontaines dure quelquefois plusieurs mois de l’année ; elles commencent à couler vers le mois de mai jusqu’à l’automne, & finissent l’hiver ; dans d’autres, elles ne durent que quelques heures ou quelques jours.
Pour entendre le mécanisme de ces intermittences, il faut se ressouvenir que les filets d’eau qui coulent dans l’intérieur de la terre, sont retenus par des couches d’argile, ou des bancs de pierre, & qu’ils pénètrent au contraire les couches de terre, de sable &c. ; que souvent ces couches sont interrompues & forment des vides, des trous, des cavernes, &c. ; que souvent elles sont inclinées dans différens sens, qu’elles s’affaissent & se relèvent ensuite, de manière qu’elles offrent des espèces de conduits à différentes courbures ou de siphons plus ou moins renversés ; de plus, dans quelques couches il se trouve souvent des espèces de terres très-fines & très-dissolubles dans l’eau qui, étant facilement emportées par des filtrations réitérées, formeront à la longue des cavités ou tuyaux de conduite, par lesquels l’eau coulera comme dans les branches d’un siphon. Ainsi, nous considérerons comme un vrai siphon, un assemblage de petits conduits recourbés, pratiqués naturellement entre les couches de glaise, ou bien entre des rochers fendus & entr’ouverts suivant une infinité de dispositions.
On conçoit que, si une montagne élevée renferme dans son sein de pareilles cavités, elles se rempliront d’eau après la saison des pluies & la fonte des neiges ; alors les fontaines où viennent aboutir les conduits de ces cavernes donneront de l’eau dans cette saison, & elles couleront tant qu’elles en fourniront. Durant l’été, la pluie étant infini-