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haricot, l’herbe-au-chat, la jusquiame noire, la lentille, le lin purgatif, la marguerite, le marrube, les mauves rondes & sauvages, la mercuriale, la morelle, le mouton, la nommulaire, l’œillet, l’orge, la pariétaire, la persicaire, le pied d’alouette, le pois, la renouée, la salicaire, la saponaire, la sauge, les scrophulaires noueux & aquatiques, le seigle, le stramonium, le thlaspi, la tormentille, le velar, la véronique, la vesce, l’yvette.

En automne, la mercuriale, la morelle, le pain-de-pourceau, le lierre en arbre.

Par rapport aux plantes étrangères, il faut observer qu’en général, celles des climats les plus froids, & celles des montagnes, fleurissent au printemps ; celles de nos climats tempérés fleurissent pendant tout l’été ; celles du Canada, de la Virginie, du Mississipi, sur-tout les plantes vivaces, ne fleurissent qu’en automne, & celles du cap, en hiver.

S. II. Floraison journalière. On a observé que les fleurs ne s’ouvroient pas toutes à la même heure, que, toutes choses égales d’ailleurs, elles observoient une certaine régularité ; ainsi, les fleurs à demi-fleurons s’ouvroient ordinairement le matin ; les mauves, avant midi ; le bec-de-grue, le soir ; la belle-de-nuit & le cierge rampant, la nuit : on a même été plus loin, & le chevalier Linné a dressé une table des heures où s’ouvrent les principales fleurs à Upsal, & il a donné à cette table le nom d’horloge de Flore. On sent facilement que l’heure de l’ouverture d’une fleur est sujette à varier à chaque instant. C’est ici que les circonstances ont les lus grandes influences. Que le soleil reste caché & enveloppé d’un nuage, le matin ; telle plante, qui devoit s’ouvrir à six heures, ne le sera plus qu’à neuf, dix, ou midi, tandis qu’une autre plante sera avancée. C’est ici, surtout, qu’il ne faut considérer la nature qu’en grand, & n’établir des horloges de Flore que pour des climats très-restreints. Cependant, pour en donner une idée, & tracer un plan pour quelques amateurs qui seroient bien aise de faire des semblables observations dans leurs séjours, nous allons copier l’horloge de Flore du chevalier von-Linné.

Quiconque voudra l’imiter, doit noter, en même temps qu’il observe l’heure de l’épanouissement, la hauteur du baromètre & le thermomètre, parce qu’il est constant que la pesanteur de l’air & sa température influent nécessairement sur cet acte de la végétation.

Ce botaniste célèbre distingue en trois classes les fleurs solaires, ou qui s’épanouissent dans le jour ; savoir, 1°. les météoriques, ou celles dont l’heure de l’épanouissement est dérangée par l’état de l’atmosphère, en raison de l’ombre, de l’humidité, de la sécheresse, &c. ainsi on observe que la grenadille, qui s’ouvre à midi lorsque le ciel est serein, ne s’épanouit qu’à trois heures, lorsqu’il est nébuleux ; 2°. les tropiques qui s’ouvrent le matin, & se ferment le soir ; mais l’heure de leur épanouissement avance ou retarde, suivant que les jours augmentent ou diminuent ; 3°. les équinoxiales qui s’ouvrent à une heure fixe & déterminée, & le plus souvent se ferment à la même heure.