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mieux) qui est fortement assujettie à l’origine du fléau. Cette manière est la plus simple & la meilleure que je connoisse. Aux courroies on supplée souvent par les nerfs de bœuf ramollis dans l’eau, lorsqu’on prépare les fléaux, & ces nerfs durent beaucoup plus que les courroies.

Si l’on fait battre le blé à journées, & non à prix fait, il est très important d’examiner, lorsque l’ouvrier vient à l’ouvrage, si son fléau est en état ; le soir, lorsque le travail est fini, d’examiner chaque fléau séparément, afin de l’obliger de le réparer dans la veillée. Sans cette précaution, le batteur perdra habituellement un quart ou tiers de la journée à raccommoder son fléau. Comme il ne demande pas mieux que de multiplier les journées, toujours chères dans l’été, & à cette époque, il faut exiger de lui qu’il ait au moins un second fléau de rechange, & le prévenir qu’on ne lui tiendra pas compte du temps qu’il mettra à raccommoder son fléau sur l’aire.

La longueur de l’opération du battage, la dépense très-forte qu’il exige, même la dureté du travail pour les batteurs, ont engagé plusieurs personnes à chercher des machines capables de détacher le grain de l’épi, de diminuer la durée du travail, & les frais qu’il entraîne. Plusieurs de ces machines sont très-ingénieuses & assez simples ; mais elles péchent toujours par un point essentiel, celui de donner un coup sec, sous lequel la paille n’éprouve aucun soubresaut. D’après la combinaison de plusieurs de ces machines, j’en fis construire une : les fléaux tomboient fort bien l’un après l’autre, les coups étoient réglés & forts ; un seul homme, sans beaucoup de peine, faisoit mouvoir six fléaux. Un autre homme, par le moyen d’un tourniquet & d’une poulie attachée à un piquet placé aux deux extrémités opposées de l’aire, promenoit la machine sur toute sa longueur : en un mot, elle alloit, venoit très-bien, &c. mais nul soubresaut ; & l’amour propre de l’auteur fut déconcerté par ce seul & véritable inconvénient. C’est bien pis lorsque tous les fléaux tombent à la fois. Je crois qu’à bien prendre, il faut encore revenir à l’ancienne méthode, quoique lente & dispendieuse. D’ailleurs, une machine entre les mains des paysans, tant simple soit-elle, est bientôt détraquée. Cependant, pour ne rien laisser à désirer, je vais parler de celles qui ont été regardées comme les plus avantageuses.

Machine de M. Foester.

I. De la forme, grandeur, longueur, largeur, & hauteur de la machine. (Voyez Pl. IX, Fig. I.) Les parties A & D de la Figure 1, représentent les deus grandes roues ; C & B les deux lanternes… ; E, H, F, & G, K, I, trois parallélépipèdes de même grandeur & de même forme… ; H, I, & I, K, deux autres parallélépipèdes, aussi de même grandeur & de même forme l’un & l’autre… ; R, S, un autre parallélépipède… ; L, M, N, O, P & Q, six arcs boutans de même forme & de même grandeur, ayant des supports pour leur base… ; T, U, V, S, quatre autres arcs boutans de même forme, de même grandeur, & ayant pareillement des supports pour base.

g, h, représentent un arbre placé