Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/611

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

longue ; mais, si l’effort que l’on fait pour tendre le premier & courber le second, l’emporte sur la force naturelle de cohésion, le fil se cassera, & le morceau de bois se brisera. C’est à cette faculté de pouvoir être alongée, pliée, écartée, c’est à cet effort continuel pour se remettre à son premier état & reprendre sa première direction, qu’il faut attribuer le principal mécanisme de la vie végétale, & des mouvemens que l’on remarque dans la plante. Nous renvoyons pour le développement de cette vérité aux articles de l’accroissement, de la nutrition, du mouvement de la sève, &c. Ici nous n’établissons que les principes généraux dont l’application se trouvera naturellement disséminée dans tous les objets qui y ont rapport.

4°. La quatrième & dernière propriété essentielle de la fibre végétale, est l’irritabilité. C’est un principe reçu dans l’économie animale, que la fibre, ou du moins presque toute, est irritable, & que c’est à cette propriété que sont dus certains mouvemens ; mais en est-il de même dans le règne végétal, & l’irritabilité exerce-t-elle son pouvoir sur toutes ses parties ? La solution de ce problême demande des détails, que l’on trouvera au mot Irritabilité, où nous développerons les sentimens pour ou contre ce système, & sur-tout où nous tâcherons de chercher la vérité à la lueur des faits & de l’expérience.

Les fibres dont nous venons de considérer les principales propriétés, sont employées par la nature à la charpente de la plante ; il n’est absolument aucune partie où on ne la retrouve, & par-tout elle a une forme particulière, c’est-à-dire, qu’elle s’organise de façon à représenter tantôt un épiderme, tantôt un réseau, tantôt des vaisseaux séveux, des trachées &c. ; elle est chargée de deux fonctions essentielles à l’économie, la première, de soutenir par sa rigidité toute la machine ; la deuxième, de la nourrir & de l’entretenir, en formant des conduits ou des canaux dans lesquels circulent les différens fluides nécessaires. Avant que de l’examiner comme conduit, il est naturel de demander auparavant, la fibre est-elle creuse ? est-elle elle-même un cylindre ? S’il s’agit ici de la fibre élémentaire, la plus simple, j’avoue de bonne foi que l’on n’en sait rien ; tout ce que l’on a avancé pour le prouver, ou pour le détruire, ne mérite aucune confiance, & je crois que cela est absolument égal. La transparence même de la fibre est une raison insuffisante, puisqu’un morceau de verre solide est transparent. Il importe seulement que les fibres, par leur réunion, puissent former des canaux propres à contenir les fluides, usage le plus commun & le plus général de la fibre. Or, il est de fait que tous les vaisseaux des plantes ne sont composés que de fibres. Après les réseaux & les plexus, les principales parties ou vaisseaux formés par les fibres, sont les vaisseaux lymphatiques, les vaisseaux propres, & les trachées. (Voy. ces mots) M. M.


FIC ou CRAPAUD, Médecine vétérinaire. On nomme ainsi une tumeur qui fixe son siége à la partie inférieure du pied, d’une nature mollasse & spongieuse, insensible & sans chaleur.