il faut saigner du pied, malgré le préjugé barbare, & appliquer des sangsues à la tête ; toutefois il faut que la dyssenterie soit bénigne, & que le sujet soit sanguin ; mais si ces accidens surviennent dans une dyssenterie maligne, il faut bien se donner de garde de verser le sang, il faut appliquer de grands & légers vésicatoires ; l’expérience prouve journellement combien cette méthode est utile. Si le malade éprouve, dans une dyssenterie maligne, des douleurs fixes dans le ventre, il faut appliquer les vésicatoires sur cette partie douloureuse.
Pour arrêter le progrès de la dyssenterie épidémique, il faut empêcher que les personnes saines aillent visiter les malades ; il faut brûler dans les asiles des malades du vinaigre ; il faut renouveler & purifier l’air, & jeter promptement les matières qu’ils rendent.
Les personnes qui voudront se préserver de la dyssenterie épidémique, feront diète pendant quelques jours, boiront des tisanes adoucissantes & aigrelettes, prendront une prise d’ipécacuanha pour les faire vomir, & se purgeront ensuite deux ou trois fois, ne feront d’excès dans aucuns genres, & fuiront la compagnie des malades.
La dyssenterie laisse quelquefois après elle des accidens qu’il est très-utile de combattre ; tels sont une grande sensibilité dans les entrailles, & qu’on fait cesser par l’usage des eaux minérales de Balarue, & les infusions aromatiques, & en tenant le ventre chaudement. La thériaque le diascordium, la confection d’hyacinte à petite dose, conviennent dans cet état, pour donner aux parties plus de force ; l’écorce de cimarouba en décoction, à la dose d’un gros ou deux dans une pinte d’eau ; à chaque fois il faut en boire un demi-septier ; la menthe, la mélisse en infusion, sont aussi fort utiles.
Si malgré ces précautions, la suppuration paroissoit, il faut faire prendre la térébenthine en lavement & en pilules, les eaux de Barège & de Bagnères, données à petite dose ; on donne aussi de l’huile d’ippéricum en lavement, & la décoction de cette plante en boisson.
Dyssenterie, Médecine Vétérinaire, ou flux de ventre fréquent & sanguinolent, causé par l’ulcération des intestins, accompagné de coliques, des épreintes, du frisson, de la fièvre, de la soif, & souvent de la prostration des forces. Cette maladie est tantôt aiguë, tantôt chronique, l’une & l’autre sont souvent épizootiques. Les animaux qui y sont sujets, en sont ordinairement attaqués vers la fin de l’été & pendant l’automne.
La dyssenterie est aiguë, lorsque ce flux commence par être glaireux, graisseux, bilieux, & devient ensuite sanguinolent, purulent, à mesure que les abcès qui se sont formés dans les intestins, s’ouvrent & se vident dans leur canal ; alors les déjections se chargent de ces matières purulentes & sanglantes. On juge qu’elles sont plus ou moins âcres, par le ravage qu’elles occasionnent dans les viscères de l’abdomen, & par les signes extérieurs qui se manifestent par des coliques plus ou moins violentes, qu’on reconnoît à l’agitation des pieds du bœuf ou de la vache, ou du veau qui en est atteint, qui