fibres circulaires. Les quatrième, cinquième & septième plans de fibres de la seconde membrane, dont nous avens déjà parlé, forment à leur origine l’orifice cardiaque ou antérieur qui répond à l’œsophage ; c’est cette disposition & cet arrangement des fibres qui empêchent le cheval de vomir, & non une valvule que M. Lamorier, chirurgien de Montpellier, prétend avoir découverte à l’orifice antérieur de l’estomac, & qu’il conjecture même pouvoir exister dans les autres solipèdes. La disposition des fibres en cet endroit, est telle, qu’après la mort de plusieurs chevaux, dont j’ai disséqué l’estomac à l’école vétérinaire, L’eau que j’introduisais dans ce viscère, ne pouvoit pas sortir ; ce qui prouve, que plus les fibres sont tendues, plus elles ferment étroitement l’orifice antérieur, dont le resserrement augmente toujours en raison des efforts que le cheval fait pour vomir, & en proportion du spasme de ce viscère.
L’impossibilité de vomir, dans laquelle se trouve le cheval, ne doit donc être attribuée qu’à la structure de l’estomac. M. l’Abbé Rozier, rédacteur de cet Ouvrage est du même sentiment que celui que je viens de rapporter. « Les véritables obstacles au vomissement, dit ce savant dans un de ses Journaux de physique, sont, 1°. les plis & replis amoncelés, formés par la membrane interne de l’œsophage, lorsqu’il est resserré ; 2°. la force contractive des fibres de l’œsophage ; 3°. les fibres musculeuses qui se prolongent de ce même œsophage sur l’estomac, & qui s’entrelacent avec celles de ce viscère ; 4°. le paquet musculeux formant une espèce de cravate autour de cet orifice, dont la force des fibres diminue toujours en approchant de la partie postérieure de l’estomac ; 5°. les trois plans de fibres très-fortes, provenant de cette cravate ; 6°. les fibres musculeuses qui entrent dans la composition de ce viscère, diminuant de force & augmentant en foiblesse, à mesure qu’elles approchent de l’orifice postérieur ; 7°. la foiblesse externe de cet orifice en comparaison de l’orifice antérieur ; 8°. la direction de ces deux orifices presque horizontale, tandis que dans l’homme elle est presque perpendiculaire ; 9°. la portion de la membrane mamelonnée qui est très-lâche, & toujours abreuvée depuis l’endroit de la ligne de séparation jusqu’à l’orifice postérieur ; 10°. l’orifice antérieur qui est toujours resserré long-temps après la mort de l’animal, tandis que l’orifice postérieur est relâché. 11°. la position de l’estomac qui se trouve à l’abri de la compression des muscles du bas ventre, &c qui peut être regardée comme cause secondaire, mais très-éloignée. »
D’après toutes ces observations, il est aisé de conclure que si l’estomac éprouve une contraction quelconque, elle sera plus forte dans l’endroit où les parties, sujettes à se contracter, se trouvent réunies en plus grande masse, & c’est comme on vient de le voir, à l’orifice cardiaque ou antérieur : ainsi les matières contenues dans l’estomac, passeront par l’ouverture de l’orifice postérieur qui opposera toujours moins de résistance : l’expérience prouve que si l’estomac devoit éclater, ce seroit toujours du côté de la grande courbure ; j’en ai eu déjà une preuve