les mères ruches dans le courant de mai & juin, rarement plutôt & plus tard. Voyez à l’article Abeille, le dixième Chapitre de la troisième Partie.
Essaimer, se dit d’une ruche qui est sur le point de laisser partir un essaim, où qui l’a déjà donné. M. D. L. L.
ESSARTER, ou arracher tous les arbres ou broussailles qui couvrent un terrein, & enlever de dessus le champ les souches & les racines.
Dans plusieurs pays de vignoble, où l’on emploie des échalas, on appelle essartage ou essarter, la première opération du travail de la terre dans laquelle la vigne est plantée. On la commence communément au premier avril. Ce travail consiste à fouiller le sol avec un instrument de fer nommé pioche, plus ou moins pointu, suivant la qualité de la terre, plus ou moins mêlée de pierres ou de gravier. On commence par fouiller la partie qui se trouve entre chaque rang de ceps, & on approche successivement du pied de la vigne. Le terrein qui l’avoisine est retiré sur la partie du milieu, y forme un ados, & le pied du cep est un peu déchaussé. La terre relevée en ados, reste dans cet état jusqu’à la fin de juin, temps de biner la vigne. (Voyez ce mot)
ESSENCE, Huile ESSENTIELLE, Chimie, Botanique. Les plantes, comme on peut le voir à ce mot, sont composées non-seulement de parties solides, mais encore de fluides de différente nature, les uns aqueux, les autres mucilagineux, quelques uns enfin, gras & huileux. Parmi ces derniers, on distingue une variété qui les sépare naturellement en deux classes, les fluides huileux fades & sans odeur, auxquels on a conservé le nom d’huile grasse, (voyez le mot Huile) & les fluides huileux très-volatils & d’une odeur forte & aromatique, auxquels on a donné le nom d’essence, ou huile essentielle.
Cette huile existe dans presque toutes les plantes odorantes, mais elle y peut être sous deux états différens, ou non combinée & déposée dans de petites vésicules ou réservoirs sous la forme d’une huile subtile, légère & volatile, souvent sensible à l’œil nu, comme dans les pétales & l’écorce de l’orange, du citron, dans les feuilles de mille-pertuis ; dans ce cas, la seule compression suffit pour l’extraire. Prenez, par exemple, Un morceau d’écorce d’orange ou de citron ; serrez-la entre les doigts, vous en voyez bientôt suinter l’huile essentielle ; si vous faites cette opération devant la flamme d’une bougie, le filet d’huile essentielle, qui s’échappe de la vésicule, s’enflamme aussitôt. D’autres fois elle est combinée avec les autres principes, & c’est par la voie de la distillation que l’on peut l’extraire d’autant plus facilement que cette huile est très-volatile.
L’odeur aromatique dont l’huile essentielle est toujours accompagnée, dépend du principe odorant de la plante, dont elle est pénétrée. Ce principe odorant est plus connu sous le nom d’esprit recteur ; mais ce principe ne lui est pas tellement combiné, qu’on ne puisse l’obtenir indépendant de l’huile. L’esprit recteur passe pur, seul, ou du moins, étendu seulement dans une portion de phlegme libre & dégagé de toute