il est administré seul, que quand on lui associe quelque mucilagineux.
Les émolliens aqueux conviennent dans le cas de sécheresse, d’aridité des solides, par défaut de sérosité dans les humeurs, ce qui arrive dans les tempéramens secs & bilieux, mélancoliques, dans les hystériques & hypocondriaques, après de longues maladies, de grandes sueurs, des exercices immodérés, & dans un épuisement de sang gélatineux.
Ils se donnent, ou seuls, sur-tout extérieurement, sous forme de bain, de fomentation & d’embrocation ; intérieurement, sous forme de tisanne, & alors on y associe d’autres médicamens : dans les maladies inflammatoires, où le sang est épais & âcre, on y peut joindre les capillaires, la racine de chiendent.
2. Les émolliens du second genre peuvent aussi agir par des parties mucilagineuses qui sont plus grossières dans les végétaux, & plus fines dans les animaux. Les parties aqueuses se trouvent enveloppées par le mucilage, & produisent les mêmes effets que les précédens, en éloignant le point de contact, en diminuant le ressort, & en rendant ces parties plus molles. Tous les végétaux mucilagineux peuvent être rangés dans cette classe. La patience, la racine de guimauve, les fleurs & les feuilles de toutes les mauves, le nymphea, les semences farineuses, les semences de courge, de melon, de concombre, de citrouille ; les semences froides, d’endive, de pourpier, de laitue ; le blanc de baleine, les gommes arabiques & adragant, les racines de réglisse, les semence de psyllium, celles de coing ; les fruits mucilagineux, tels sont les jujubes, les raisins secs, les figues sèches, les sebestes, les dattes, les pignons doux, les pistaches, le carouge.
Ces sortes d’émolliens conviennent principalement dans le cas d’une sécheresse de toute la constitution, provenant d’un défaut des parties aqueuses & mucilagineuses du sang. Mais aussi ils nuiroient beaucoup, si on les employoit dans l’épaississement des humeurs, & dans une tendance à se coaguler.
3. On peut ranger sous le troisième genre, l’huile de lin, celle d’amandes douces, & toutes les huiles qu’on peut tirer des fruits. Mais il faut remarquer qu’elles sont sujettes à se rancir, & qu’alors elles sont plutôt astringentes, qu’émollientes. Il faut les donner avec précaution, sur-tout dans les tempéramens bilieux, & on a soin de les faire tirer sans feu ; si elles ne sont point récentes, il vaut mieux leur préférer les émolliens mucilagineux. M. AM.
ÉMONDER. On entend communément par ce mot, couper, retrancher d’un arbre certaines branches nuisibles ou superflues, qui empêchent les autres de profiter. Cette définition est vicieuse, elle appartient plus directement au mot ébourgeonnement. Le mot émonder signifie débarrasser le tronc & les branches de la mousse & du lichen qui absorbent la sève en pure perte & forment un obstacle à la transpiration de la partie qu’ils recouvrent ; détruire les gales, les gommes, les chancres ; supprimer les chicots laissés ou oubliés lors de la taille, les ergots, les onglets ; &c. en un mot, c’est rendre un arbre propre & net, &