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Le collet EE, est formé de deux morceaux de bois demi-cylindriques, qui sont pressés l’un contre l’autre par deux tourillons à vis ; deux autres tourillons assujettissent le collet formé des deux demi-cylindres au bout des limons. C’est le collet qui reçoit l’âge dans un trou rond qui lui permet de tourner à droite ou à gauche. L’âge ne peut point sortir du collet, parce qu’elle y est arrêtée par une cheville de fer qui repose sur une hirondelle.

Le collet cylindrique pouvant tourner sur les tourillons qui sont à ses bouts, l’âge par conséquent peut prendre diverses inclinaisons pour faire piquer plus ou moins le soc dans la terre. On peut aussi incliner la charrue à droite ou à gauche, selon qu’il est nécessaire, parce que l’âge tourne aisément dans son collet.

Cette charrue, aussi légère qu’elle est simple, est très-propre à donner une culture à la terre qu’on veut travailler tout auprès des jeunes bois nouvellement semés. Elle est encore très-utile pour travailler les planches entre les rangées de froment.

Section V.

Charrue légère, inventée par M. Tull.

Nous ne donnerons point la description de l’arrière-train de cette charrue, parce qu’il est le même que celui de la charrue à quatre coutres que M. Tull a aussi inventée, & dont il sera parlé à l’article des charrues à avant-train ; il suffit de faire remarquer ici la différence des proportions des mêmes pièces. 1o. Le soc n’est point aussi long, puisqu’il n’a que deux pieds onze pouces & demi. 2o. La flèche est très-raccourcie, puisque sa longueur n’est que de quatre pieds dix pouces : sa largeur & son épaisseur sont telles, qu’elle doit être aussi légère qu’il est possible sans plier.

La tête de cette charrue, qu’on ne peut point nommer avant-train, parce qu’il n’a point de roues, comprend 1o. une planche longue de deux pieds sept pouces & demi sur neuf pouces de largeur, & deux & demi d’épaisseur.

2o. Deux limons attachés aux extrémités de la longueur de la planche : ils ont depuis le bout qui est en avant jusqu’à la barre qui entre dans des mortoises pour les tenir solidement unis, quatre pieds dix pouces de longueur ; depuis la barre jusqu’à la planche sur laquelle ils sont cloués, dix pouces. À la barre, leur équarissage est de trois pouces & demi : il est moins considérable à mesure qu’on avance vers leur bout antérieur.

3o. Un palonnier avec une entaillure à chaque extrémité pour recevoir les traits des chevaux qui tirent. Sa longueur n’est pas déterminée ; on peut la varier selon les circonstances, en le faisant aussi court qu’il puisse l’être, sans que les traits écorchent les jambes des chevaux qui tirent, quand on laboure entre deux rangs de plantes déjà élevées.

La flèche ne devant jamais porter qu’un coutre, on est par conséquent dispensé d’y ajouter une pièce à la droite, qui seroit absolument inutile. Elle n’a point de courbure à son extrémité, mais une au milieu qui est très-peu sensible ; de sorte que d’un bout à l’autre, elle fait une