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le mulet sont assez sujets, d’une érection de trop longue durée sans priapisme, d’un spasme violent dans les parties de la génération, dont le relâchement & l’atonie sont les suites.

Des cordons farcineux, logés dans les parties supérieures des ars & sur le périnée, faisant obstacle au jeu des muscles, & bridant, en quelque sorte, le ligament, ont donné lieu à un paraphimosis, après avoir provoqué la chute du membre.

Des poireaux qui surchargent cette partie sur laquelle ils ont pris naissance, l’attirent encore par leur poids en contre-bas ; la force du fardeau l’emportant sur la résistance des muscles & des ligamens.

Un grand feu, des excès de coïts, des rétentions d’urine, des douleurs néphrétiques, des tranchées violentes, occasionnent la rétraction des testicules, principalement dans des pays chauds ; & l’on voit après cette rétraction de pareilles chutes.

Il en est de même après l’administration des diurétiques âcres, tels que les résineux, les cantharides, & lorsque l’animal a été fatigué longtemps par l’introduction de la sonde, introduction très difficile, si l’on veut pénétrer un peu avant, & d’où ne résultent que trop souvent de fausses routes, si l’instrument n’est pas guidé par une main habile & exercée.

L’action d’insérer dans le membre, par l’espoir de provoquer l’urine, des poireaux, la poudre des mouches cantharides, du poivre, & même des insectes, des poux &c. donnent lieu, surtout celle de poudres, à des irritations, & a des titillations violentes, sans autres effets que ceux qui arrivent de l’abord du sang & des esprits dans les corps caverneux ; cette érection forcée laisse bientôt après cette partie pendante, comme il arrive souvent encore dans la strangurie, certaines fièvres inflammatoires. &c.

On peut ajouter à toutes ces causes, des coups donnés sur le membre pendant l’érection ou l’écoulement de l’urine, des tiraillemens forcés de la verge au dehors, dans la vue de nétoyer ces parties, &c. &c.

Cet accident diffère du paraphimosis, en ce qu’ici la sortie du membre du fourreau dépend absolument de la foiblesse des parties, & que sa rentrée n’éprouve d’autre obstacle que celui de leur inertie. Quoi qu’il en soit, le membre ainsi flasque & pendant se trouve infiltré d’une matière ichoreuse ou glaireuse, qui coule goutte à goutte.

Les symptômes sont toujours en raison des causes ; cette chute doit-elle être attribuée à des efforts ? ces efforts se manifestent-ils sur les reins ? l’animal se traîne plutôt qu’il ne marche : provient-elle d’un priapisme, d’une érection longue & pénible ? l’animal est triste, dégoûté, foible, & dans une sorte d’épuisement. Quant aux cordons farcineux, aux poireaux & autres tumeurs indolentes, leur apparition suffit pour voir la source du mal. Elle est aussi connue dès qu’on peut en accuser des rétentions d’urine, des tranchées violentes ; & tous les signes qui l’accompagnent, sont les signes indicatifs de ces maladies. Enfin, l’usage des diurétiques âcres, la fatigue de la sonde, l’insertion des poudres de cantharides dans le membre, sont manifestés par l’occupation dans laquelle est l’animal, de montrer lui-même le lieu de la sensation incommode qu’il éprouve,