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boureur étoit pénétré de tous ces avantages, resteroit-il des semaines entières sans étriller ses chevaux ?


Section II.

Des instrumens nécessaires au Pansement de la Main.


L’étrille, l’époussette, la brosse ronde, la brosse longue, l’éponge & le couteau de chaleur, sont les instrumens nécessaires à ce pansement.

L’effet de l’étrille est de détacher la crasse résultante de l’évaporation, dont nous avons parlé dans la section précédente.

À l’étrille succède l’époussette : c’est ainsi que s’appelle une certaine étendue de serge ou de gros drap, destiné à enlever les corpuscules que l’étrille peut avoir élevées & laissées à la superficie des poils.

La brosse ronde achève d’enlever la crasse & l’ordure que l’époussette n’a pu ôter.

La brosse longue sert à nettoyer les jambes.

Quant à l’éponge & au couteau de chaleur, le premier de ces instrumens est destiné à laver les jambes & les crins, & le second à avaler l’eau ou la sueur.


Section III.

Manière de précéder au Pansement de la Main.


La première attention du valet d’écurie ou du laboureur, en entrant le matin dans l’écurie, est d’attacher à un des fuseaux du râtelier, une des doubles longes du licol du cheval qu’il veut étriller : c’est ce qu’on ne pratique jamais dans les campagnes. Il doit ensuite nettoyer les auges avec un bouchon de paille, & distribuer à l’animal l’avoine ou le son, selon qu’il est ordonné. Aussitôt après que le cheval a mangé ce qu’on lui a donné, il faut remuer la litière avec une fourche de bois, & non de fer, la relever proprement, & mettre à l’écart les parties de cette même litière, qui se trouvent pourries par la fiente & par l’urine. Toutes ces précautions prises, le valet d’écurie, armé de l’étrille qu’il tient dans sa main droite, saisit la queue du cheval avec la main gauche ; il passe l’étrille sur le milieu & sur le côté de la croupe, à rebrousse poils, en allant & revenant pendant un certain espace de temps, avec vîtesse & avec légéreté, sur toutes les parties de ce côté, qu’il parcourt d’abord ainsi, en remontant jusqu’à l’oreille, en observant de ne porter jamais l’étrille ni sur le tronçon de la queue, ni sur les parties latérales de l’encolure, ni sur l’épine, ni sur le fourreau, & de la passer légèrement sur les jambes. Le cheval suffisamment étrillé sur le côté droit, il doit l’être sur la partie gauche : il s’agit alors de changer l’étrille de main, & de pratiquer sur cette face du corps du cheval, ce qui a été pratiqué sur l’autre. Cela fait, on prend l’époussette, qu’on tient par un des bouts, pour en frapper légèrement tout le corps de l’animal, & en nettoyer & frotter la tête, les oreilles, l’auge, & toutes les parties sur lesquelles l’étrille n’a pas dû être passée. Après l’époussette, vient la brosse, dont on frotte avec soin la tête en tout sens, en observant de ne pas offenser les yeux ; ensuite tout le côté droit du