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chevaux ; mais, en général, pesans & ayant peu d’haleine ; ils sont par conséquent peu propres à la course. Ceux de Hongrie & de Transilvanie sont, au contraire, légers & bons coureurs. Les hongrois leur fendent les naseaux pour leur donner plus d’haleine, & pour les empêcher de hennir.


Section IX.

Des Chevaux de Hollande.


Les chevaux de Hollande sont excellens pour le carrosse. Ce sont ceux dont nous nous servons le plus communément en France. Les meilleurs viennent de la province de Frise ; il y en a aussi de fort beaux dans les pays de Bergues & de Juliers.


Section X.

Des Chevaux de Tartarie.


La Tartarie fournit des chevaux forts, hardis, fiers, ardens, légers, grands coureurs. Ils ont la corne du pied fort dure, mais trop étroite ; la tête fort légère & roide, les jambes hautes ; malgré tous ces défauts, ils sont infatigables, & courent d’une vîtesse extrême. Les tartares vivent avec leurs chevaux, à peu près comme les arabes. Ces chevaux, qui sont si robustes dans leur pays, dépérissent dès qu’on les transporte à la Chine, mais ils réussissent en Perse & en Turquie.


Section XI.

Des Chevaux d’Islande.


Les chevaux de ce pays sont courts & petits, endurcis au climat, ils soutiennent des fatigues incroyables. À l’approche de l’hiver, leur corps se recouvre d’un crin extrêmement long, roide & épais.

Nous devons conclure, d’après tout ce que nous venons de dire sur les diverses races des chevaux, que les arabes sont les premiers chevaux du monde, tant pour la beauté que pour la bonté ; que c’est d’eux que l’on tire, soit médiatement, soit immédiatement par les barbes, les plus beaux chevaux d’Europe, d’Asie & d’Afrique ; que l’Arabie est peut-être le vrai climat de ces animaux, puisqu’au lieu d’y croiser les races par des races étrangères, on a soin de les conserver dans toute leur pureté. Que les climats plus chauds que froids conviennent mieux à leur nature ; que le soin leur est aussi nécessaire que la nourriture ; que les chevaux des pays chauds ont les os, la corne, les muscles plus durs que ceux des climats froids : qu’enfin leur habitude & leur naturel dépendent presqu’en entier du climat, de la nourriture, de l’éducation, ou des soins qu’on en prend dans les haras.


CHAPITRE IV.

Des Haras.


Section première.

Qu’entend-on par Haras ?


Nous entendons par haras, les chevaux de l’un & de l’autre sexe, destinés à la propagation de l’espèce ; mais nous employons ordinairement ce mot pour désigner les lieux où les chevaux sont établis, & uniquement employés à se reproduire : tel est, par exemple, le haras de Pompadour, dans le Limosin.