CHÂTAIGNE, CHÂTAIGNIER. M. Tournefort place le châtaignier dans la seconde section de la dix-neuvième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux à fleurs à chaton, dont les fleurs mâles sont séparées des fleurs femelles, mais sur le même pied, & dont les fruits ont une enveloppe coriacée ; & il l’appelle fagus silvestris quæ peculiariter castanea. M. von Linné le classe dans la monoecie polyandrie, le réunit au genre du hêtre, fau ou fayard, & il le nomme fagus castanea.
CHAPITRE PREMIER.
Description du Châtaignier en général.
Fleurs à chatons, mâles ou femelles sur le même pied, mais séparées. Les fleurs mâles font composées d’une douzaine d’étamines, & d’un calice en forme de cloche, découpé en cinq. Ces fleurs sont rassemblées sur un réceptacle en forme de chaton cylindrique. Les fleurs femelles sont composées de trois pistils, placés dans un calice d’une seule pièce, à quatre découpures droites & aiguës.
Fruit, ovale à trois côtés obtus, recouvert d’épines, renfermant une ou deux, & même jusqu’à trois amandes qu’on nomme châtaignes, qui sont à l’intérieur recouvertes d’une espèce de duvet, & à l’extérieur d’une peau coriacée & brune. Ordinairement une ou deux des trois amandes avortent.
Feuilles, soutenues par des pétioles simples, en forme de fer de lance, dentées en manière de scie, fermes, vertes & luisantes.
Port, grand arbre dont l’écorce est lisse, noirâtre, tachetée ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles ; les chatons des fleurs mâles sont alongés, cylindriques ; les fruits très-épineux en dehors, & d’une couleur verdâtre ; les feuilles sont alternativement placées sur les branches.
Lieu. Les forêts, les champs, les bois ; fleurit en Juin & Juillet. L’odeur de sa fleur est désagréable.
CHAPITRE II.
Des espèces de Châtaignier.
Il n’est pas possible de spécifier toutes les variétés de châtaignes que chaque espèce a produites. Il en est ainsi de tous les arbres & arbustes que l’homme, pressé par le besoin, ou aiguillonné par la sensualité, a soumis à une culture réglée. La multiplicité des soins, la surabondance de nourriture, enfin une végétation vigoureuse, & plus active que celle acquise naturellement, ont produit & produisent chaque jour de nouvelles espèces jardinières. (Voyez le