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par une autre, près du manche du soc, qui prend deux pouces au-dessous de leur ligne supérieure ; elle est également rivée, & fortifie leur assemblage. La principale destination de cette bride, est d’empêcher que les versoirs ne s’élèvent, lorsque la terre les presse fortement à leur extrémité, c’est-à-dire, au bout de leurs ailes : si cela arrivoit, leur angle de réunion seroit chassé en avant & le soc seroit dérangé. Cette seconde bride empêche que cet accident n’ait lieu, parce que si le double versoir s’élève, elle l’arrête contre le manche du soc, ou contre la flèche ; de sorte que l’angle de leur réunion, quoi qu’il arrive, ne peut pas être poussé assez en avant pour déranger l’assemblage de ces pièces.

L’éloignement des ailes des deux versoirs dépend de l’angle qu’ils forment au point de leur réunion : en donnant à cet angle quatre-vingt-dix degrés, comme il a été dit, il y aura la distance convenable d’une aile à l’autre des deux versoirs. Si l’angle étoit plus grand, le sillon resteroit trop à découvert, parce que la terre seroit renversée plus loin du soc qu’il ne conviendroit : si cet angle, au contraire, étoit plus petit, une partie de la terre retomberoit dans le sillon & le combleroit.

L’extrémité des ailes des versoirs, c’est-à-dire, la partie opposée à leur angle de réunion, doit être échancrée presqu’en portion de cercle, parce que cette forme contribue à opérer une plus grande division des terres, qui est l’objet qu’on doit se proposer dans la culture.

Ces versoirs ont à peu près quinze pouces de longueur, sur quatorze de hauteur ou de largeur, prise dans le milieu. Leur grandeur & leur courbure doivent être relatives au terrein qu’on veut cultiver : pour les terres légères, on peut leur donner un peu moins de courbure, & ne les pas faire tout-à-fait si grands que pour les terres fortes.

Le soc, avec son double versoir, est adapté à la flèche du cultivateur simple dont nous avons donné la description.

Quand on se sert du cultivateur à versoir dans les terres qui ne sont pas bien ameublies, il est bon de mettre un coutre en avant du soc : quand on a fait plusieurs labours avec cette sorte de charrue, le coutre devient inutile, parce qu’elle divise la terre assez parfaitement.

Le cultivateur à double versoir est principalement destiné pour travailler les plates-bandes qui sont entre les rangées de froment : on a attention de n’approcher des plantes que de six pouces, afin que le sillon étant fait à cette distance, les racines ne soient point découvertes ; ce qui nuiroit beaucoup aux plantes qui dessécheroient visiblement.

Section VII.

Autre Cultivateur de M. Duhamel du Monceau.

Ce cultivateur sans avant-train, ainsi que les précédens, parce qu’on l’adapte à un avant-train à une roue, tel qu’il a été décrit, est composé d’un sep absolument plat, taillé selon les proportions qu’on observe pour ceux des charrues légères. La flèche faite avec les mêmes dimensions que celles des précédens cultivateurs, s’élève, au-dessus du sep, de quatorze à quinze pouces. Elle est assemblée