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sance de la courbure : afin que les coins qu’on enfonce pour l’assujettir, ne fassent point fendre le bois, l’âge est fortifiée à cet endroit par deux cercles de fer qui l’entourent.

M. Duhamel préfère l’arrière-train de la charrue pour les terres légères, à l’arrière-train de la charrue de M. de Châteauvieux : il convient cependant que dans un terrein fort, sa charrue ne sera point d’aussi bon labour que celle de M. de Châteauvieux, qui est plus propre à bien verser la terre sur le côté.

L’arrière-train composé de la seule roue G, & des deux limons HH, est uni à l’avant-train par les deux traverses II qui enfilent l’âge, en passant dans les mortoises qui y sont pratiquées pour cet effet : des vis & des écrous la fixent aux traverses.

Les limons sont affermis en avant par la traverse L qui contribue infiniment à rendre l’avant-train plus solide. C’est un avantage que M. de Châteauvieux n’a point pu donner à sa charrue, 1o. parce que la roue est trop grande, & qu’une traverse l’auroit empêché de tourner ; 2o. parce qu’elle n’est pas toujours fixée à la même place, puisqu’il y a des circonstances où il faut l’avancer ou la reculer, pour faire piquer plus ou moins la charrue.

Quoique la roue soit plus petite, les limons sont cependant aussi élevés que ceux de la charrue de M. de Châteauvieux, parce que l’essieu ne passe point dans l’épaisseur des limons, mais il est reçu dans les chantignoles MM qui sont au-dessous : elles y sont attachées par des boulons de fer à vis & à écrou. La roue étant plus petite, il est évident que la charrue doit se tenir droite plus aisément, & qu’elle est par conséquent moins sujette à déverser : l’avant-train en est plus solide, parce qu’on peut faire les limons plus courts, & mettre une traverse d’assemblage à leur extrémité antérieure ; au lieu que quand il faut déplacer la roue, on est nécessairement obligé de supprimer la traverse, & d’avoir des limons assez longs.

Les chantignoles sont un morceau de bois taillé, selon qu’il est représenté par la Figure 8 ; il doit être de la même épaisseur que les limons, auxquels on fait des trous ronds qui répondent à ceux des chantignoles, pour y faire passer les boulons AA qui sont à vis : lorsque la chantignole est placée au-dessous du limon, & que les boulons sortent par les trous qu’on leur a fait, on les visse avec les écrous pour les tenir solidement en place. La chantignole a un trou au milieu, proportionné au diamètre de l’essieu qui doit y passer.

Pour faire piquer la charrue plus ou moins, il ne faut que visser ou dévisser les écrous des chantignoles : par exemple, quand on veut que le soc ouvre le sillon à peu de profondeur, on dévisse les écrous, & on met des cales de bois plus ou moins épaisses entre les limons & les chantignoles : de cette manière on élève l’âge, sans toucher à la roue qui a toujours la même hauteur sur le terrein ; l’élévation de l’âge entraîne celle du soc qui alors pique moins que quand il n’y a point de cale entre les limons & les chantignoles : on peut donc par ce procédé élever l’avant-train autant qu’il est nécessaire, afin que le soc ne prenne exactement que l’entrure qu’on veut lui donner. Cette manœu-