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fort court, il lui reste plus de force en faisant la roue écouée : le moyeu doit avoir treize pouces de longueur, dont il y en a trois & un quart ou trois & demi, à droite du plan de la roue au petit bout.

Du côté gauche on met la flotte X, (Figure 8) sur l’essieu ; elle est de deux pièces creusées en goûtière ronde, unies ensemble par une courroie à boucle qui y est clouée pour la retenir sur l’essieu ; si l’on veut mettre la roue au milieu, on la fait couler le long de l’essieu, & on met la flotte de l’autre côté.

L’essieu passe tout au travers du moyeu ; ce n’est qu’une broche ronde sans tête, de huit ou neuf lignes de diamètre tout au plus : il a vingt pouces de long ; on fait la place de ses bouts sous les brancards, dans le petit tasseau Y, (Figure 5) qu’on a épargné en les faisant de la même épaisseur que le diamètre de l’essieu : on l’arrête dessous de la même façon qu’il sera expliqué dans le va-vient : en creusant la place de l’essieu, il faut laisser une joue en dehors de chaque brancard, pour l’empêcher de sortir.

Si l’on veut avoir un cultivateur, on fera un arrière-train semblable à celui de la charrue à versoir, dont on supprimera la joue & le versoir ; on y ajoutera le soc à deux ailes, que tout le monde connoît à présent, & les deux oreilles, sur la jonction desquelles on mettra la bande de fer pliée à vive-arrête, comme à la charrue à versoir, & le même avant-train servira.

Toutes les charrues ont cela de commun, qu’à quelque profondeur qu’elles entrent en terre, le sep doit porter de toute sa longueur dans le fond de la raie, & être par conséquent parallèle à la superficie de la terre. Il en est de même de celle-ci ; mais on doit s’appercevoir, que dans la situation où on la voit dans le dessin, elle ne pourroit faire aucun effet dans un terrein qui ne seroit point encore entamé ; il faut donc, pour l’entamer faire couler l’âge en arrière, ce qui fera descendre l’arrière-train du nombre de pouces dont on voudra que le sillon soit profond.

Ce nombre est toujours connu par celui des trous dont on recule l’âge ; car la perpendiculaire de l’angle, que l’âge fait avec le sep, est la moitié de la diagonale. De même l’intervalle qui est entre deux trous de l’âge, étant de deux pouces, on ne peut la reculer de cette distance, que tout l’arrière-train ne descende d’un pouce, ou de plus, à proportion du nombre de trous dont on la tirera en arrière.

Il n’est donc question que d’ajuster la charrue suivant l’ouvrage qu’on veut faire : ce n’est pas une nouveauté, puisqu’on en use de même avec les autres charrues.

Je suppose, par exemple, qu’on veuille commencer un labour à plat, on mettra la roue & l’âge dans le milieu du châssis ; on tirera l’âge en arrière de trois trous, qui feront six pouces, pour faire un sillon de trois pouces de profondeur : ce qui suffit, si la charrue n’est attelée que d’un cheval : si la terre est un peu dure, on fera quelques premiers traits dans la largeur de la pièce, à quelque distance l’un de l’autre, sur lesquels on passera une seconde fois, si l’on veut que les autres soient plus profonds.

Ces premiers traits étant faits on