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donc que ce qui est appelé avives dans cette circonstance, n’est autre chose que ce qu’on appelle tranchées, d’autant plus que les signes du premier mal sont les mêmes que ceux du second ; l’animal perd tout d’un coup l’appétit, il se tourmente excessivement par la douleur qu’il sent, il se couche, se roule par terre, se débat fortement, se lève, tombe & meurt quelquefois, s’il n’est promptement secouru.

Les remèdes propres aux tranchées conviennent à cette espèce d’avives, sans qu’il soit nécessaire de les battre & de les percer. Le résultat d’une pareille opération est d’ouvrir le conduit salivaire. La salive s’échappant continuellement, les digestions sont en défaut, & l’animal tombe dans l’atrophie & le marasme.


AULNE. (Voyez Aune)


AUMAILLES. Terme des eaux & forêts, & de plusieurs coutumes, pour désigner des bêtes à cornes, & même des brebis.


AUNE, AUNAGE. Mesure dont on se sert pour mesurer les étoffes. L’aune de Paris a trois pieds sept pouces & huit lignes de longueur ; celle de Bordeaux, de la Rochelle, & de Rouen, est faite sur le même étalon ; celle de Lyon est un peu plus courte. Il y a la différence d’une aune sur cent aunes de Paris ; celle du Berry a huit lignes de plus que celle de Paris ; celle de Troye a seulement deux pieds six pouces & une ligne ; celle de Bretagne, deux pieds quatre pouces onze lignes ; celle d’Abbeville, deux pieds neuf pouces ; celle de Flandres, deux pieds un pouce cinq lignes. La canne, la varre, la verge, la brasse, sont également des mesures d’étoffes dans différentes provinces de ce royaume, & même ces mesures, la canne par exemple, n’est point égale dans la même Province. La canne de Toulouse est plus courte que celle de Montpellier. Quand aurons nous en France un seul poid, une seule mesure ?


AUNE, ou Aunette, ou Verne, ou Vergne. (Pl. 1, pag. 52.) Telles sont les dénominations principales sous lesquelles cet arbre est connu dans nos différentes provinces. M. Tournefort le place dans la troisième section de la dix-neuvième classe des arbres & arbrisseaux à fleurs à chatons, dont les fleurs mâles sont séparées des femelles sur le même pied, & dont les fruits sont écailleux. Il l’appelle alnus latifolia glutinosa viridis. M. le Chevalier Von Linné le classe dans la monœcie tétrandrie, & le nomme betula alnus.

Fleurs à chaton, mâles & femelles sur le même pied, mais séparées. Les fleurs mâles sont disposées sur des chatons alongés, écailleux ; elles sont rassemblées trois par trois, sous des écailles, dont une est représentée intérieurement en K, & extérieurement en D. Ces fleurs sont composées de quatre étamines I, placées dans une espèce de corolle en opposition avec ses divisions. La corolle est vue en dessus en H ; elle est d’une seule piece, divisée en quatre segmens égaux, & creusée en manière de cuiller ; l’axe du chaton est représenté en E.

Les fleurs femelles, sont rangées sur un chaton écailleux C ; chacune