Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/680

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bre est semblable à celui des autres griottiers, c’est-à-dire, que ses branches sont longues, fluettes, pendantes, &c ; son fruit est dans son état sauvage, & il sert plus à la nourriture des oiseaux qu’à celle des hommes ; il est très-acide, même âpre & très-petit.

M. Duhamel parle d’une belle cerise à la feuille, que je n’ai jamais vue. Voici ce qu’il en dit : « Son fruit est gros & beau, aplati sur un côté, divisé d’une extrémité à l’autre par une ligne un peu enfoncée. Il diminue beaucoup de grosseur vers la tête, ce qui, joint à son aplatissement, lui donne la forme d’une grosse guigne raccourcie : la queue est bien nourrie, lavée de rouge à l’extrémité qui s’implante dans le fruit, au milieu d’une cavité assez profonde, mais étroite. La peau est d’un rouge brun, très-foncé ; la chair est rouge ; l’eau est aigre. Dans son extrême maturité, elle perd assez de son aigreur pour ne pas déplaire à ceux qui aiment que la cerise ait le goût un peu vif, mais au moins elle est très-bonne en compote. Le noyau est gros & très-légèrement teint : sa maturité est à peu près à la mi-Juillet.

V. Cerisier ou Griottier à trochet. Cerasus sativa multifera, fructu rotundo medio, saturè rubro. Duh.

Sa fleur ressemble à celle du cerisier hâtif ; sa taille, ses feuilles & ses bourgeons tiennent le milieu entre le cerisier précoce & le cerisier hâtif ; ses fruits sont de médiocre grosseur, la peau d’un rouge foncé dans sa pleine maturité, la chair délicate, un peu fortement acide. Les fruits sont si nombreux sur les branches fluettes, qu’elles succombent sous le poids.

VI. Cerisier ou Griottier à bouquet. Cerasus sativa fructu rotundo, acido, uno pediculo plures ferens. Duh. (Voyez Pl. 26 n°. 2, p. 643.) Cette espèce est très-singulière par la forme de ses fleurs, & par la manière dont les fruits se grouppent ensemble.

La fleur ; le nombre des pétales varie de cinq à sept ; les étamines sont en grand nombre, ainsi que les pistils dont le nombre est depuis un jusqu’à douze. Si toutes les fleurs devenoient fruits, ils offriroient un coup-d’œil bien particulier ; mais la majeure partie avorte, & les bouquets sont seulement composés de deux, de trois, de quatre ou de cinq fruits.

Le fruit est rond, aplati par les extrémités, forme un grouppe à l’extrémité de la queue, plus nombreux sur les vieux arbres que sur les jeunes. On voit en A la disposition des pistils, & en B la manière dont ils sont placés lorsqu’ils adhèrent au noyau ; quoique les fruits se touchent, ils ne sont point collés les uns contre les autres ; leur peau est un peu dure, d’un rouge clair & vif ; la chair est blanche, & son eau acide.

L’arbre a les branches très-touffues, foibles, pendantes ; les bourgeons sont fluets, rougeâtres du côté du soleil, & d’un vert jaunâtre du côté de l’ombre ; les boutons sont petits & obtus. Cet arbre est une variété du précédent, & il donne son fruit dans le mois de Juin.

VII. Cerisier, ou Griottier de la Toussaint, ou tardif. Cerasus sativa æstate continuâ florens ac frugescens. Duh. (Voyez Pl. 25, n°. 2, p. 641.)

La fleur s’ouvre moins que celle des cerisiers à fruits acides ; les pétales sont presque planes, & un peu