& à fruits qui paroîtront l’année suivante. Les boutons à fruits sont plus gros & plus ronds que les deux premiers.
Les feuilles sont placées alternativement sur les branches ; elles sont ovales, lanceolées, dentées, en manière de scie, portées par de longs pétioles. L’intensité de la couleur verte du dessus ou du dessous de la feuille, varie suivant les espèces : le dessous est toujours d’un vert plus clair. Une grosse nervure occupe le milieu de toutes les feuilles, & cette nervure est le prolongement du pétiole ; elle se ramifie en sept ou huit nervures plus petites ; & de celles-ci il en part une infinité d’autres plus petites encore.
CHAPITRE III.
Des espèces de Cerisiers.
Les auteurs ont divisé en deux classes la famille des cerisiers ; ils ont rangé dans la première les fruits en cœur & dans la seconde les cerisiers à fruits ronds. Ne seroit-il pas plus naturel de diviser les cerisiers d’après la manière d’être de leur fruit ? La première classe contiendroit les fruits dont la chair est tendre, fondante, & dont le suc est doux : la seconde, les fruits dont la chair est ferme, cassante, & le suc doux : la troisième, enfin, comprendroit les fruits à suc acide. Cependant, pour ne pas m’écarter de la loi tracée par M. Duhamel, à qui nous sommes redevables d’excellens traités sur tous les arbres, & en particulier sur les arbres fruitiers, j’adopte ses mêmes divisions, & je rends par conséquent hommage au maître qui m’instruit ; je ne laisserai jamais passer aucune occasion sans lui témoigner ma reconnoissance.
Section première.
I. Merisier à petit fruit. Cerasus major sylvestris fructu cordato minimo, subdulci, aut insulso. Duh.
Je regarde ce merisier, si on doit l’appeler ainsi, comme le type des bigarreautiers ; & on en trouve dans les bois plusieurs espèces ou variétés qui diffèrent par la couleur de l’écorce de leur fruit, ou rouge ou noire, ou un peu blanche. Cette dernière imite assez celle de la cire, mais un peu colorée & veinée de rouge. La saveur du fruit n’est pas agréable ; sa chair est sèche : le noyau occupe presque tout le fruit très-petit, & il est adhérent à la chair.
La fleur est proportionnée au volume du fruit ; ses pétales sont très-blancs, froncés sur leur bord, & en forme de cœur. Le même bouton en produit deux ou trois. J’en ai vu un pied dont le bouton donnoit jusqu’à sept fleurs.
Les feuilles. Leur longueur est du double de leur largeur ; elles sont portées par un pétiole grêle, & par conséquent pendantes : leur contour est dentelé en manière de scie, & les dentelures inégales ; la partie inférieure est d’un vert blanchâtre, & la supérieure d’un vert luisant.
Cet arbre s’élève beaucoup dans les forêts, se multiplie de lui-même par ses noyaux. Il est très-utile pour les pépiniéristes ; c’est sur cette espèce de merisier qu’ils greffent toutes les espèces de cerisiers ; & ils ont