Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/666

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On donne le suc exprimé des feuilles depuis une once jusqu’à quatre ; les feuilles récentes depuis demi-once jusqu’à deux onces, en macération au bain-marie dans cinq onces d’eau. Cette plante est plus employée dans les cuisines qu’en médecine. Le suc exprimé de la plante se donne aux animaux jusqu’à demi-livre.

Culture du cerfeuil musqué. Sa graine est ordinairement mûre en Juin ; c’est le tems de la semer aussi-tôt. Cette graine sera souvent deux mois sans lever, & quelquefois elle ne lèvera qu’au printems suivant. Comme la plante est vivace, il vaut mieux éclater son pied & en tirer des rejetons. On peut faire cette opération dans les mois de Mars ou d’Avril pour les pays froids, & en Février ou au commencement de Mars dans les provinces méridionales. Sa culture est semblable à celle de toutes les autres plantes potagères. Il demande un terrain sec. Si on le met dans un sol humide, il perdra presque toute son odeur aromatique.

Culture du cerfeuil ordinaire. On peut en semer en Janvier sur couche, ou dans une position très-chaude & à l’abri des gelées. Ceux qui seront moins pressés feront bien d’attendre le mois de Mars ou celui d’Avril, suivant le climat. On peut également en semer tous les mois de l’année, dans les pays tempérés : dans les méridionaux, il monteroit trop vite en graine si on attendoit la fin du printems ou l’été. Celui qui se sème en automne fournira pour l’hiver. La graine de celui semé en Mars ou Avril sera mûre en Juin ou Juillet.


CERISE. Expression dont se servent les maréchaux pour désigner une excroissance plus molle que les verrues, ordinairement rouge, qui survient à la sole charnue du cheval, & surmonte la sole de corne. Aux mots Crapaud, Excroissance, Fic, &c. on traitera des remèdes curatifs de cette maladie.


Cerise. Fruit. (Voyez l’article suivant)


CERISIER. M. Tournefort le place dans la septième section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres à fleurs en rose dont le pistil devient un fruit à noyau, & il l’appelle cerasus sativa. M. von Linné le classe dans l’icosandrie monogynie, & le regarde comme une espèce du genre du prunier, & il le nomme prunus cerasus.

Avant d’entrer dans aucun détail sur cet arbre & sur ses espèces, il convient de donner une idée claire du mot cerisier, afin d’éviter toute confusion. Par le mot cerise, on désigne, à Paris & dans les provinces voisines, la cerise acide, & on nomme guigne, bigarreau, les cerises douces. Dans les autres provinces, au contraire, on appelle griotte la cerise acide ; & la cerise douce, cerise proprement dite. J’aurai soin de faire remarquer cette différence de dénomination en parlant de chaque espèce en particulier.


Plan du travail sur le Cerisier.


Chap. I. Observations sur son origine.
Chap. II. Caractère du genre.
Chap. III. Description de ses espèces.
Chap. IV. De sa culture.
Chap. V. De ses propriétés.