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ceaux destinés aux cuves. La plus petite réparation à y faire entraîne ensuite dans de grandes dépenses. Au mot Cuve, nous entrerons dans de plus grands détails.

L’usage des cerceaux est indispensable pour les arbres que l’on se propose de tailler en buisson. (Voyez Buissonnier) C’est le moyen le plus aisé de faire prendre aux branches de l’arbre la forme de gobelet, telle qu’on la desire : mais prenez garde que le bois du cerceau ne presse trop fortement contre la branche tendre de l’arbre ; son écorce seroit bientôt meurtrie, & une pression un peu vive prive la sève des moyens de circuler avec aisance. Il en est de même quand la ligature qui assujettit la branche la serre trop fortement. La branche grossira, & si le lien ne prête pas, il pénétrera dans l’écorce ; la sève ne pouvant descendre des branches aux racines, & monter facilement des racines aux branches, formera un bourrelet en dessus & en dessous du lien, & même le cachera & le recouvrira entièrement, &c.


CERFEUIL MUSQUÉ. (Voyez Pl. 23, p. 630) M. Tournefort le place dans la seconde section de la septième classe, qui comprend les herbes à fleurs en rose disposées en ombelles, dont le calice se change en deux petites semences ; & il l’appelle myrris major, vel cicutaria odorata. M. von Linné le nomme scandix odorata, & le classe dans la pentandrie digynie.

Fleur B, en rose, composée de cinq pétales ovales de la forme d’un cœur, posés par leur base sur les bords d’un calice à cinq divisions, avec lesquelles elles sont alternativement placées : le calice est très-petit. Les cinq étamines sont placées sur les bords du calice. Le pistil C est représenté grandi à la loupe, & il devient, après sa fécondation, une double graine D.

Fruit. On voit en E, une des deux graines séparées, elle est grande, longue, à cinq angles, à cinq sillons.

Feuilles ; elles embrassent la tige par leur base ; elles sont ailées, découpées & un peu velues.

Racine A, en forme de fuseau, blanche & molle.

Port. Les tiges sont herbacées, cannelées, rameuses, velues, creuses, de la hauteur de quatre ou cinq pieds ; l’ombelle naît au sommet ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges, & les fleurs du disque de l’ombelle n’ont ordinairement que des étamines.

Lieu, les Alpes ; cultivé dans nos jardins. La plante est vivace.

Propriétés. La racine a une saveur agréable, aromatique, un peu âcre, ainsi que les semences. Elle jouit des mêmes propriétés que le cerfeuil ordinaire des jardins.


Cerfeuil des Jardins. Il diffère principalement du précédent par sa tige noueuse, lisse, & qui ne s’élève ordinairement qu’à une coudée, par ses feuilles plus découpées, par sa racine plus fibreuse.

Sa racine est légèrement âcre, les feuilles ont une saveur & une odeur aromatique. La plante est incisive, apéritive, diurétique, elle soulage dans la colique néphrétique causée par des graviers, lorsqu’il n’y a point d’inflammation dans l’ictère par obstruction des vaisseaux biliaires. Les autres propriétés qu’on lui attribue sont au moins douteuses.