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gnée, & non avec la serpe ou avec la scie.


CÉPHALIQUE, Médecine rurale. On désigne, par ce nom, tous les remèdes qui sont propres pour les maladies de la tête, tout ce qui peut tempérer la trop grande vivacité du sang, & l’irritation des fibres : leur tension est par conséquent céphalique ; car c’est de ces causes que naissent l’irrégularité dans la distribution des esprits, le délire, le spasme, les convulsions, &c. &c.

Les remèdes dont les exhalaisons agréables peuvent tempérer l’agitation des esprits, sont classés parmi les céphaliques, tels que les fleurs de primevère, de tilleul, de sureau, de violette, de lis des vallées ; enfin les substances balsamiques dont on a prescrit l’usage en infusion, en décoction ou en poudre.

L’on fait quelquefois prendre les céphaliques en sternutatoires ; (voyez ce mot) leur effet alors est d’irriter légèrement la membrane pituitaire, d’exciter par-là l’évacuation de la mucosité qui s’y sépare, & de soulager par ce moyen, dans les cas où son trop grand épaississement ou sa trop grande quantité est nuisible.


CÉRAT. Espèce d’emplâtre dont la cire fait la base ; on en compose de plusieurs espèces. Le cérat rafraîchissant de Galien est plus communément employé : en voici la composition. Prenez cire blanche, deux onces ; huile récente d’amandes, six onces ; faites fondre au bain-marie, dans un vase de faience ; retirez du feu, versez le mélange dans un mortier de marbre, agitez avec un pilon de bois ; ajoutez peu à peu d’eau de rivière filtrée, six onces ; mêlez exactement, laissez égoutter sur un tamis de crin, & vous aurez le cérat.


CERCEAU, CERCLE. Ce dernier mot, emprunté de la géométrie, & pris pour le premier, n’est pas admissible dans la langue ; mais l’usage journalier a prévalu de manière qu’en agriculture & dans le commerce, tous les deux sont employés pour exprimer cette partie de bois dont on se sert pour relier les cuves, les tonneaux & les barriques ; & les meilleurs cerceaux sont ceux faits en bois de châtaignier ; après eux les cerceaux de frêne, de saule-marceau, de tremble, de noisetier, de peuplier, & enfin de saule. La rareté des bois a forcé de recourir à ces expédiens. Les cerceaux périssent toujours par l’écorce & par l’aubier. Ils sont piqués des insectes, qui y déposent leurs œufs, d’où il sort de petits vers. Jusqu’à ce que ces vers se métamorphosent en insectes ailés, il faut qu’ils vivent, & c’est aux dépens de l’aubier qu’ils environnent ; l’écorce reste intacte ou presque intacte. Lorsque la cave ou le cellier sont humides, cette sciure de bois s’imprègne d’eau & le cerceau pourrit, enfin il éclate. Les propriétaires assez heureux pour avoir du bois propre à la fabrication des cerceaux, & qui en ont besoin pour leurs vaisseaux vinaires, feront très-bien de choisir pour leur usage ceux tirés du cœur du bois, ou du moins de les faire écorcer, & avec la plane, d’enlever l’aubier. De pareils cerceaux en châtaignier dureront dix fois autant que les autres.

Il est prudent, & très-prudent, de faire cette observation pour les cer-