drachme & demie. Quant à l’eau distillée de petite centaurée qu’on vend dans les boutiques, elle n’a pas plus de propriété que l’eau de rivière ordinaire.
L’expérience a démontré que l’usage des fleurs & des feuilles est communément très-avantageux contre les fièvres intermittentes, les fièvres quotidiennes & tierces. Elles fortifient l’estomac, échauffent & rarement constipent ; unies avec les terres absorbantes, elles détruisent les humeurs acides contenues dans les premières voies, & s’opposent à leur développement. Elles sont indiquées dans les obstructions du foie, de la rate, lorsqu’il n’y a ni spasme, ni disposition inflammatoire ; dans la suppression des hémorroïdes avec foiblesse des forces vitales ; dans la suppression du flux menstruel par des corps froids ; dans les maladies occasionnées par les vers lombricaux ou ascarides, sans inflammation… extérieurement pour déterger les ulcères putrides & sanieux, & borner la gangrène humide, en employant la décoction.
L’extrait que l’on donne communément dans les fièvres intermittentes, fatigue l’estomac & cause des coliques.
Dans les maladies putrides des animaux, lorsqu’il n’existe plus d’inflammation, l’infusion de petite centaurée produit de bons effets. La dose pour le bœuf, pour le cheval, est d’une demi-poignée en infusion dans une demi-livre de vin ; la dose de la centaurée réduite en poudre est de demi-once.
CEP, Souche ou Pied de vigne, sont des mots synonymes. Chaque année le cep se dépouille de son écorce par parcelles longues & étroites & comme par écailles ; elles s’accumulent les unes sur les autres, jusqu’à ce que les pluies, les vents les détachent entièrement du tronc. Si on cultivoit la vigne pour le simple agrément, comme l’amateur soigne un arbre précieux, je conseillerois d’enlever chaque année ces débris d’écorce, parce qu’ils servent de retraite aux insectes pendant l’hiver, & ils en sortent pour dévorer les bourgeons, les feuilles & les fleurs sur la grappe, aussi-tôt que la vigne végète & pousse. Un autre inconvénient aussi à craindre que le premier, est l’humidité qui se conserve sous ces écorces, de manière que lorsqu’il a plu ou neigé, & que le froid survient, cette eau se glace, & cette glace forme une espèce de surtout autour du cep. Le bois inférieur imbibé d’eau, éprouve plus rigoureusement l’intensité du froid, & la gelée fait périr beaucoup de vieux ceps : les jeunes s’en garantissent beaucoup mieux, parce que leur écorce, encore lisse & peu gercée, laisse glisser l’eau, & se soustrait par conséquent aux rigueurs de la gelée. L’opération d’enlever les vieilles écorces, seroit trop coûteuse dans les grands pays de vignobles, pour que j’ose la conseiller.
La grosseur & la hauteur du cep varient suivant les méthodes adoptées dans les différens pays. Voyez le mot Accoler. À l’article Vigne, on examinera la manière de le conduire suivant les circonstances.
CÉPÉE. Touffe de plusieurs tiges de bois qui sortent d’une même souche. L’ordonnance ne permet d’abattre les cépées qu’à la coi-
