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côtes sillonnées, & elles sont divisées en trois folioles plus ou moins découpées.

Racine, pivotante, fibreuse, rousse en dehors, blanche en dedans.

Port ; tiges hautes de deux pieds, cannelées profondément, noueuses. Les fleurs naissent ordinairement des aisselles des feuilles, quelquefois au sommet des rameaux. Les feuilles de la tige sont placées alternativement ; les inférieures sont opposées & marquées de points blancs sur leur dentelure.

Lieu ; les terrains humides & marécageux ; & on l’a naturalisé dans nos jardins potagers.

Propriétés. La racine de la plante sauvage est d’une saveur désagréable, âcre, un peu amère, & son odeur est forte & aromatique. Celle du céleri cultivé dans les jardins est plus douce ; elle est apéritive, sudorifique, diurétique & emménagogue.

Usages. La racine est une des cinq racines apéritives majeures, & la semence une des quatre semences chaudes. Le suc de la plante dépuré se donne à la dose de quatre onces pour exciter la sueur. Ce suc sert également à déterger les ulcères scorbutiques de la bouche. Le céleri est plus employé dans les cuisines qu’en médecine.

De sa culture.

Les italiens ont été les premiers qui aient tiré des marais le céleri pour le transformer en plante potagère ; & c’est d’eux que vient le nom de céleri. La culture lui a fait perdre sa saveur désagréable & son odeur forte. Plus d’une fatale expérience a prouvé que le céleri cueilli dans les marais, est une plante vénéneuse, & qu’on ne mange pas sans danger. Voici une règle générale pour toutes les plantes dont les fleurs sont en ombelle : celles qui croissent naturellement sans le secours de l’homme dans les terrains secs, telles que l’anis, le fenouil, l’ammi, le chervi, l’angélique, &c. ont une odeur forte, aromatique, & sont toutes échauffantes ; au contraire, les ombellifères qui végètent dans les terrains humides, dans l’eau, sont toutes vénéneuses : telles sont la ciguë, l’œnanthe, &c. Cette règle souffre peu d’exceptions.

I. Des espèces de céleri. La culture a singuliérement éloigné cette plante de ce qu’elle étoit dans son principe, & a procuré plusieurs espèces que j’appelle jardinières, & que les botanistes ne reconnoissent pas pour telles. On peut les réduire à quatre.

1o. Le céleri long ou tendre, ou grand céleri. Ses feuilles partent immédiatement de la racine qui est grosse, charnue, chevelue & unique. Les feuilles s’élèvent à la hauteur de deux pieds & plus, suivant le terrain. Leurs côtes sont charnues, creuses, cylindriques, sillonnées à l’extérieur, & du côté opposé creusées d’un fort sillon ; enfin nues jusqu’à la moitié de leur hauteur. À cet endroit naissent les feuilles proprement dites, car la côte leur tient lieu de pétiole. Les folioles qui naissent sur la côte, varient en nombre de quatre à huit ; elles sont portées par un pétiole particulier, & ce pétiole soutient trois feuilles découpées en trois, & inégalement dentelées. Leur couleur est d’un vert clair.

Cette espèce de céleri a produit deux variétés. La première, à la partie charnue de la racine, est de cou-