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telle ou telle partie du corps, & servir de noyau à des maladies terribles & mortelles.

Il existe quelques catarres de la poitrine, qu’on ne parvient à guérir qu’en usant des émétiques. Comme ces derniers remèdes exigent les connoissances d’un homme très-éclairé & très-versé dans la pratique de la médecine, nous renvoyons aux gens de l’art, plutôt que de faire commettre des abus plus dangereux que le mal : nous aurons rendu des services bien importans, si nous sommes assez heureux pour détruire des préjugés, funestes au repos & au bonheur des hommes.

Le catarre suffoquant prive quelquefois de la vie en dix ou douze heures ; & souvent, malgré les secours les plus prompts & les plus éclairés, le malade succombe à la force du mal. Il faut, sans hésiter, saigner le malade du bras & du pied, répéter les saignées suivant la force des symptômes, lui appliquer de larges & grands vésicatoires, & le tenir à une diète sévère. Ce dernier moyen n’est pas difficile à administrer : car les malades éprouvent les plus grandes difficultés à avaler. Si le malade revient un peu, on suit le traitement du catarre, indiqué plus haut : il faut seulement faire observer le plus grand régime, car les rechûtes sont mortelles, comme l’expérience nous l’a prouvé plus d’une fois. M. B.


Catarre, Médecine vétérinaire. Ce n’est autre chose qu’une inflammation fausse, avec fluxion & distillation d’humeur, qui peut attaquer toutes les parties du corps des animaux, mais qui se fixe le plus souvent au nez, au col, ou sur le poumon.

Causes du Catarre. Les causes les plus communes du catarre sont les intempéries de l’air, la suppression de l’insensible transpiration, de la sueur, le peu de soin qu’ont les cultivateurs, d’entraîner un courant d’air dans les écuries & les étables ; le passage subit de l’air échauffé qui règne dans les lieux où sont enfermés beaucoup d’animaux, à l’air libre & froid ; les eaux crues & glacées qu’on leur laisse boire, sur-tout lorsqu’ils travaillent ; la répercussion des maladies cutanées, telles que la gale, les dartres, les eaux aux jambes, les solandres, les malandres, &c.

Le cheval, l’âne, le mulet, le bœuf, le mouton, la chèvre & le cochon, sont sujets au catarre. Mais comme cette maladie est mieux connue dans tous ces animaux, sous le nom de morfondure, nous renvoyons à cet article. (Voyez Morfondure) Il nous reste seulement à parler du catarre qui a souvent des suites funestes chez les chevaux, & qui, pour l’ordinaire, est épizootique. Il se manifeste par les symptômes suivans :

1o. Les premiers jours, un malaise & une foiblesse générale, quelques légers frissons, sur-tout le soir, à la rentrée du travail.

2o. Des ébrouemens fréquens, suivis de l’écoulement par les naseaux d’une humeur limpide & âcre.

3o. Un mouvement convulsif dans la lèvre antérieure.

4o. La perte de l’appétit dans quelques chevaux.

5o. Vers le quatrième jour, ce dernier symptôme est le plus général, & les ébrouemens moins fréquens.

6o. L’humeur devient verdâtre, & s’épaissit ; elle ne coule alors que par un naseau ; les glandes lymphatiques