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dans ses fonctions, par la présence de cette matière étrangère : en général, les malades éprouvent tous les effets de l’inflammation, mais à un degré modéré. (Voyez Inflammation)

Comme la membrane qui tapisse l’intérieur du nez, de la bouche & du gosier, se prolonge dans la poitrine, il n’est pas rare de voir l’humeur catarrale suivre cette membrane, & porter ses impressions dans tous les lieux où cette dernière a des communications.

Les causes qui font naître un catarre dans quelques parties que ce soit, sont les mêmes que celles qui déterminent l’inflammation de ces mêmes parties : le contact de l’air froid sur une partie arrosée par la sueur, l’humidité & le froid qui arrêtent la transpiration, la rentrée des maladies quelconques de la peau, & le vice des différentes humeurs du corps.

Les catarres sont d’autant plus dangereux, qu’ils attaquent des parties plus intéressantes à la vie, & des sujets foibles & épuisés ; les catarres de la poitrine sont les plus dangereux, ainsi que ceux du foie & de l’estomac.

Les catarres de la poitrine souvent répétés, mènent à la suppuration du poumon ; & ceux du foie & de l’estomac mènent à l’inflammation & à la suppuration de ces deux organes.

Les catarres suffoquans de la poitrine menacent du danger le plus éminent en moins de douze heures. Les gens sujets à cette dernière maladie, sont les personnes chargées d’embonpoint outre mesure, & qui ne gardent aucun ménagement dans leur nourriture, les personnes contrefaites & les vieillards.

Les catarres règnent quelquefois épidémiquement, & méritent la plus grande attention.

Le traitement des catarres est simple. Comme la cause qui les détermine est une matière âcre qui, par sa présence, gêne les fonctions de la partie sur laquelle elle s’est fixée, il faut employer dans le premier tems tous les remèdes & boissons humectantes ; la saignée même est souvent nécessaire quand l’inflammation, la douleur & la sécheresse sont fortes. Dans le second tems, quand la résolution se fait, c’est-à-dire, quand la matière âcre commence à se détacher, quand la fièvre est diminuée de beaucoup, ainsi que la sécheresse & la douleur, il faut donner un peu d’activité aux remèdes, afin de commencer à faire sortir la matière catarrale. Il ne faut jamais perdre de vue que, dans tous les catarres, la nature, comme dans toutes les maladies, tend à se débarrasser, tantôt par les urines ou par les sueurs, & tantôt par les crachats ou par les dévoiemens ; il faut suivre la route que la nature indique. Si la nature indique la voie des urines, on fait fondre, dans les tisanes appropriées, quelques grains de sel de nitre ; si les sueurs paroissent, on fait usage des sudorifiques légers, comme quelques tasses d’infusion de fleur de sureau ou de coquelicot, &c. Si les crachats commencent à sortir, on en facilite l’expectoration par quelques looks aiguisés avec deux ou trois grains de kermès, ou quelques fractions de grains d’ipécacuanha, mêlés avec le sucre, &c. Si la matière catarrale s’ouvre une route par les selles, on