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Fleur, en rose B, composée de cinq pétales C, presqu’égaux, en forme de cœur, recourbés au sommet ; elle renferme cinq étamines longues & étroites, posées alternativement avec des pétales sur les bords du calice. Le pistil D est placé sous la fleur ; chaque fleur naît au sommet d’un rayon, & ces rayons forment l’ombelle ; l’enveloppe universelle, placée au bord de l’ombelle générale, est quelquefois composée de deux folioles longues & étroites ; les ombelles partielles n’en ont point.

Fruit. Le pistil D se change en un fruit E, composé de deux graines qui se séparent naturellement comme on le voit dans la figure F. Ces deux graines sont ovales, oblongues, applaties G du côté qui les unit, convexes & cannelées extérieurement H.

Feuilles. Elles embrassent la tige par la base ; elles sont deux fois ailées, les folioles simples & découpées.

Racine A, en forme de fuseau, grosse, peu fibreuse.

Port, tiges hautes de deux pieds, cannelées, lisses, branchues, rameuses ; les feuilles sont placées alternativement sur elles, & l’ombelle naît au sommet.

Lieu. Dans les prés des pays froids ; la plante est bienne, & fleurit en Mai, Juin & Juillet ; la fleur est blanche, tirant un peu sur le jaune.

Propriétés. La racine a un goût âcre, aromatique, ainsi que la semence ; la semence est mise au nombre des quatre semences chaudes ; elle est carminative, stomachique, diurétique : les semences sont quelquefois recommandées pour accélérer la sortie du fœtus, retardée par foiblesse, dans l’asthme humide, dans la toux catarrale ancienne.

Usage. Par la distillation, on obtient une eau inférieure en qualité, à la plus légère infusion des semences ; par l’expression des graines, une huile qui a les mêmes propriétés que celle d’olive ; on en retire encore une huile essentielle, très-échauffante, & même inflammatoire, dont il est inutile de faire usage intérieurement. La semence réduite en poudre, est prescrite depuis un scrupule jusqu’à une drachme, en infusion dans un véhicule convenable ; & pour les animaux, à la dose de deux drachmes.

Usage économique. Dans le nord de l’Europe, on prescrit cette semence avec le pain qu’on nomme biscuit, on la substitue à l’anis, & les gens de mer en assaisonnent leurs mets. On dit que les habitans de l’Amérique font une grande consommation de ces graines du carvi, comme s’il leur manquoit de plantes aromatiques ; c’est sans doute parce qu’elle croît dans les pays froids, qu’elle acquiert du mérite à être transportée dans les pays chauds ; voilà l’homme.


CARYOPHILÉE ou en œillets, Botanique. C’est la huitième classe des fleurs polypétales régulières de Tournefort. Le caractère propre à cette classe est d’avoir l’onglet, c’est-à-dire la partie inférieure du pétale, attaché au fond du calice, formé d’une seule pièce cylindrique, & sur les bords duquel les lames des pétales s’évasent & se dispersent en roue, comme dans l’œillet, le lycus, (V. Corolle) M. M.


CASCADE. Chûte d’eau, soit naturelle, soit artificielle, par nappe ou par grandes ou par petites masses. Heureux le cultivateur qui peut en avoir une dans ses possessions ! Elle suppose une certaine hauteur, & par-