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intermittentes ; 6o. dans les maladies évacuatoires… Son usage est nuisible, en général, aux enfans, aux vieillards, aux tempéramens bilieux & sanguins. L’eau-de-vie camphrée réussit quelquefois dans les plaies avec contusion, contre la gangrène humide, les tumeurs érysipélateuses essentielles.

On donne communément le camphre, depuis demi-grain jusqu’à dix, mêlé avec le double ou le quadruple de son poids de sucre, incorporé avec un sirop, ou en solution dans un jaune d’œuf. Lorsqu’il s’agit de calmer promptement des douleurs très-aiguës, que les remèdes internes ne peuvent appaiser, quelques praticiens observateurs ajoutent à ce mélange, le laudanum liquide, depuis quinze grains jusqu’à une drachme ; quoique le laudanum liquide ne s’unisse pas exactement avec les deux autres substances, l’effet n’en existe pas moins. C’est ainsi que M. Vitet s’explique sur les propriétés du camphre.

Dans les épizooties, soit putrides, soit inflammatoires, on peut donner le camphre aux animaux, à la dose de quinze à vingt-cinq grains, uni à pareille dose de nitre, & incorporé dans du miel, mais non pas, ainsi qu’il a été dit, dans le commencement de l’inflammation. Quoiqu’il soit contre-indiqué dans les maladies convulsives, lorsque le sang se porte à la tête, je l’ai vu plusieurs fois réussir, uni au nitre, contre le vertigo & autres maladies spasmodiques. Étoit-ce l’effet du nitre plutôt que du camphre ? je ne le crois pas, puisque le nitre seul avoit adouci les symptômes & ne les avoit pas détruits. Dans tous les cas où l’on administre le camphre aux animaux, s’ils ont l’estomac rempli d’alimens, ils en éprouvent de mauvais effets. La dose, pour le cheval, est depuis une demi-drachme jusqu’à une drachme, parce qu’il agit moins sur lui que sur le bœuf & sur la brebis. Il facilite l’éruption de la clavelée. Les maréchaux l’administrent à trop forte dose, & même souvent à celle de demi-once & plus.


CAMPHRÉE. M. Tournefort la place dans la seconde section de la quinzième classe, qui comprend les fleurs apétales, à étamines, dont le pistil devient une semence enveloppée par le calice, & il la nomme camphorata hirsuta. M. von Linné l’appelle camphoroma monspeliaca, & la classe dans la tétrandrie monogynie. (Pl. 21, page 541).

Fleur A ; c’est un calice d’une seule pièce, qui a la forme d’un vase ovoïde & alongé, dans lequel sont renfermées quatre étamines & un pistil. Ce calice est divisé en quatre segmens inégaux & opposés. B, le calice est velu, & persiste jusqu’après la maturité du fruit ; C représente une étamine séparée ; D le pistil.

Fruit E, est une capsule à une seule loge, s’ouvrant par le haut, & renfermant une seule semence F ovale, aplatie, luisante.

Feuilles ; très-fines, en forme d’alêne, linéaires, simples, entières, velues, adhérentes à la tige.

Racine, ligneuse, rameuse.

Lieu. Les terrains incultes d’Es-